Durant la matinée de ce mercredi 26 mai, la capitale de l’Union des Comores, tournait au ralenti. Les embouteillages habituels, calvaires des automobilistes, ont cédé la place à une circulation fluide, similaire à celle d’un dimanche. La plupart des commerces et des administrations ont ouvert leurs portes mais la population est moins présente.
Cette faible affluence dans les grandes artères de Moroni, est dû au fait que c’est à cette date que l’opposition avait appelé à une journée de mobilisation pour marquer la fin du quinquennat d’Azali Assoumani commencé en 2016 et le début de la présidence tournante anjouanaise.
Les opposants avaient informé la préfecture de leur intention de se réunir dans la salle mythique de l’Al Camar. Le Préfet du Centre a interdit ce rassemblement. Selon Abdourazak Razida, porte-parole de l’Opposition, des pressions auraient été exercées contre les gérants de la salle pour qu’ils n’accueillent pas cet évènement. Malgré cela, la manifestation a été maintenue mais déplacée à la place karthala.
Dans l’ensemble on ne relève aucune présence massive des forces de l’ordre, dans la ville, un petit effectif est déployé place karthala à proximité de la gare routière desservant le sud de l’île.
Pour l’instant l’opposition se fait discrète. Nous avons tenté de joindre par téléphone, le président du CNT Mouigni Baraka Said Soilihi, mais en vain. La même situation prévaut à Mutsamudu à Anjouan et dans le reste du pays.
L’ancien directeur de la société des hydrocarbures, Ahmed Abdallah Salim, plus connu sous le sobriquet « Ahmed Hydro » a été arrêté. On ne connaît pas encore les motifs de son arrestation.
Ahmed Hydro est un membre du parti juwa, en 2016, il est le candidat de cette formation politique au poste de gouverneur de Ngazidja. Proche de Sambi, il s’est rapproché d’Azali lors de l’alliance CRC-JUWA de 2016. Après la victoire, il tomba aux oubliettes et se rapprocha de nouveau de l’opposition.
Hier, le ministre de l’Intérieur Mohamed Daoudou a minimisé, cette date du 26 mai, indiquant qu’aucun dispositif spécial ne sera mis en place et que l’interdiction de se rassembler était motivée par les mesures de lutte contre le covid-19.
L’opposition pour sa part a exprimé son incompréhension et se demande pourquoi le Secrétaire Général de la CRC peut tenir des meetings un peu partout sans restriction mais eux ne disposent pas de ce même droit? Preuve pour eux, du caractère dictatorial du régime Azali.
Les partisans du pouvoir quant à eux s’apprêtent à célébrer cet après-midi à Beit Salam, les deux ans du nouveau mandat débuté en 2019. Cette décision d’insister sur les deux ans au lieu des cinq et de se défausser de ses responsabilités et de son bilan, en fait ricaner plus d’un. On se demande qui, donc, était président des Comores de 2016 à 2019 puisqu’ Azali n’a que deux ans de bilan à dresser?
Mohamed Moussa Al Comorya – Ne pas copier. Toute reproduction interdite –
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