Deux membres de l’association franco-comorienne Mabedja ont été arrêtés par la gendarmerie, hier mercredi 25 août, à Gobadju, Moroni. Il s’agit de Farhane Attoumani et Chamoun Soudjay.
Leur arrestation est intervenue peu de temps après qu’ils se soient adressés pacifiquement, aux vendeurs de Shindo sha mbwani, le petit marché de la capitale.
Leurs propos tournaient essentiellement sur la cherté de la vie et le sous-développement du pays qui pousse la jeunesse comorienne à migrer au péril de leurs vies.
A la suite de leur visite à Mbeni, où ils ont été chaleureusement accueillis, un autre membre de ce mouvement, Soibahoudine avait déjà été convoqué à la gendarmerie le matin du lundi 23 août.
Le lendemain à Mitsamihuli, une de leurs réunions a été dispersée par les forces de l’ordre et une personne qui couvrait l’évènement Karim alias Abilis a été arrêté.
Leurs sympathisants ont dénoncé des manœuvres d’intimidation visant à leur faire renoncer à leur rassemblement prévu vendredi à Ikoni.
A ce sujet, les notables de cette localité ont réuni les médias ce matin, pour annoncer qu’ils interdisent à Mabedja de se rassembler chez eux.
Hier, dans une autre localité de la région Bambao, à Mkazi, des jeunes s’étaient exprimés pour apporter leur soutien à Mabedja et leur offrir de les accueillir, au cas où, Ikoni ne voudrait pas.
Depuis leur arrivée aux Comores, les activistes sillonnent les villes et villages de Ngazidja pour sensibiliser la population à leur cause. Ils se sont rassemblés à Fumbuni, la réunion a failli tourner au vinaigre, le préfet ayant été chahuté.
La structure de l’opposition « Front Commun » a apporté son soutien à l’initiative de Mabedja. Maitre Said Larifou a également encouragé ses jeunes au travers d’une vidéo.
Mabedja affirme n’être affiliée à aucun parti politique. C’est une association déclarée auprès de la préfecture de Paris, le 28 novembre 2019, elle est principalement composée de jeunes issus de la diaspora.
Elle a annoncé clairement sa raison d’être, lors de sa déclaration auprès des autorités françaises:
« Mabedja s’engage à préserver le patrimoine socioculturel comorien à travers une défense citoyenne de la justice, la démocratie, le respect des libertés individuelles et collectives, le respect des institutions, la protection des plus vulnérables ; notre principal combat est de garantir un état de droits pour le citoyen comorien ».
Une chose est certaine, Mabedja secoue le cocotier et met un grand coup de pied dans la fourmilière.
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