Un jeune de Vuvuni meurt à la gendarmerie, bavure ou malaise?- Al Comorya

Réactions du maire de Bambao ya hari et du chef du village de Vuvuni, lors de l’enterrement.

Un jeune homme d’environ 24 ans est décédé dans la soirée du dimanche 26 février 2023, à la gendarmerie dans des circonstances troubles, suite à l’arrestation d’un groupe accusé de vol.

Il a été enterré ce lundi matin à Vuvuni, localité dont il était originaire. Si les gendarmes parlent d’un malaise, selon les témoignages qu’Al Comorya a pu recueillir sur place, le corps du défunt portait plusieurs traces de coups et blessures.

Nous avons interrogé le maire de Bambao ya hari, Dini Ahamada qui fut l’un des premiers informés du drame. « j’ai reçu un appel hier soir entre 22 ou 23 heures, de la part de la gendarmerie pour m’annoncer qu’un habitant de ma commune est décédé et qu’il se trouve à la Santé Militaire. »

Après avoir envoyé le chef du village de Vuvuni et un membre de la famille identifier le corps, au matin le maire apprend qu’il semble que le jeune soit mort sous les coups. « On m’a ensuite téléphoné pour me dire que cette personne a été tuée. Je me suis rendu sur place, j’ai constaté de traces de blessures et du sang sortant du nez et des oreilles. On a appelé des docteurs pour qu’ils viennent établir un rapport médical, mais aucun n’est venu. J’ai informé le préfet et le procureur général. je ne voulais pas qu’il soit enterré avant qu’un médecin ne l’examine. » A expliqué Dini Ahamada.

La tristesse et la colère se lisaient sur les visages des jeunes de Vuvuni lors de l’inhumation. Le Chef du village, nous a expliqué que les parents du défunt sont à l’étranger, sa mère est en France et son père à Mayotte. C’est donc avec son oncle qu’il est parti à la Santé Militaire pour reconnaitre le corps. Les gendarmes leur ont alors expliqué que le jeune été en état d’ébriété et qu’il a fait un malaise.

Ce n’est pas la première fois qu’une personne arrêtée meurt mystérieusement entre les mains des forces de l’ordre. Les habitants de Vuvuni qui ont pris des photos de blessures sur le corps du décédé, ne croient pas du tout à cette thèse du malaise et réclament que justice soit faite.

La brutalité policière et militaire est devenue monnaie courante. Dans une affaire n’ayant aucun lien avec celle-ci, un journaliste de l’ORTC Soidri, affirme avoir été roué de coups à la tête par un gendarme le 24 février pour avoir filmé devant la prison suite à une évasion.

Ces violences sont banalisées et aucune mesure disciplinaire n’est jamais prise à l’encontre de ceux qui les commettent. C’est cette impunité qui pousse les forces de l’ordre a parfois se permettre tous les excès, avec pour conséquences potentiels des morts.



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