Édito: Exécutions extrajudiciaires, l’impunité doit cesser | Al Comorya

Le 8 décembre 2018 Hamada Gazon est tué lors d’une intervention des forces de l’ordre. Quatre années plus tard, personne n’a été condamnée pour ce meurtre. Rien n’a été fait.

En novembre 2020, un détenu est mort à la prison de Moroni. Sa famille affirme qu’il est décédé sous les coups. Le procureur de la République de l’époque, Mohamed Abdou avait expliqué qu’il était mort à cause d’un problème dermatologique. Une explication des plus rocambolesques. Là encore une enquête avait été promise, jusqu’à présent, deux ans après, rien n’a été fait.

En avril 2021, le major Hakim alias Bapale meurt dans le camp militaire de Sangani, il est enterré à la hâte à l’insu de sa famille et sans respect pour les rites musulmans. Son corps sera déterré par les citoyens et rendu à sa famille pour des funérailles dignes de ce nom. Ses proches parlent de tortures et les autorités annoncent qu’il est mort d’hypertension. Une fois de plus un enquête est promise. Cela va fera bientôt deux ans et rien n’a été fait.

Pour la mort du jeune Aymane Nourdine, décédé lors de sa détention par les gendarmes, le procureur de la République promet de nouveau une enquête. Mais comme les précédentes il est fort à parier qu’elle sera renvoyée aux calendes grecques.

Cette impunité doit cesser. Personne n’est au-dessus de la loi, pas même les hommes en uniformes. La vie d’un comorien n’a t-elle donc pas plus de valeur que celle d’un chat écrasé sur la route?

On ne peut se résoudre à vivre dans un pays, où l’on peut ôter la vie d’un être humain sans aucune conséquence. Les personnes impliquées de façon directe ou indirecte dans ces meurtres doivent répondre de leurs actes.

Comment peut-on comprendre que dans un pays où plusieurs personnes ont fait de la prison ferme pour avoir simplement manifesté sans autorisation, que ceux impliqués dans la mort de citoyens comoriens circulent librement sans être inquiétés comme s’ils avaient juste écrasé un cafard par inadvertance?

Les Droits de l’Homme sont non négociables. Lorsque des institutions se comportent comme si elles étaient au-dessus de la loi, nous ne sommes plus dans un État de droit, mais une jungle où règne la loi du plus fort.

Un policier, un gendarme, un militaire, sont des justiciables comme les autres. L’uniforme n’est pas un totem d’immunité qui préserve de la Justice. Le gouvernement ne peut plus donner un blanc-seing pour les violences policières et militaires, eux-mêmes devront répondre de ces crimes commis car ils en sont les premiers responsables.

Mohamed Moussa AlComorya



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