
Après 3 semaines de négociations, une convention a été signée lundi 27 juin entre le collectif des boulangers et le gouvernement comorien en présence du Conseiller du Président Nour El Fath, du ministre de l’Economie Ahmed Bazi et celui des Finances Mze Abdou Chanfiou.
L’objectif est d’éviter une hausse du prix du pain et maintenir la grande baguette à 150 et la petite à 75 fc, malgré le fait que sur le marché international le prix du blé a doublé.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, on assiste à une envolée des cours du blé. Avant le conflit la tonne se vendait à 200 euros sur le marché mondial, elle a atteint les 440 euros à la fin du mois de mai 2022.
Pour éviter que les boulangeries comoriennes répercutent cette flambée, le gouvernement va subventionner le secteur.
Cette initiative va dans le bon sens, car le citoyen ne supporterait pas une autre hausse d’un produit aussi essentiel que le pain.
Cependant la méthode de mise en œuvre est déconcertante. Ces derniers temps le sac de farine de 25 kilos est passé de 7000 fc à 10000. Alors les autorités ont décidé que les 3000 fc de différence seront pris en charge par le gouvernement et versés directement par chèque du Trésor Public aux boulangers après vérification de leurs stocks.
Mais les boulangers ou les grossistes ont déjà acheté cette farine, il y a quelques mois, avant la flambée des prix. Alors pourquoi le gouvernement ne décide pas tout simplement de bloquer les prix de la farine aux Comores, dans un premier temps, et de subventionner les importateurs pour leurs prochaines commandes à l’international?
C’est ce principe qui a été retenu pour le fond de garantie, qui est destiné aux importateurs, afin éviter une pénurie ou une hausse des prix des produits de première nécessité.
Les importateurs de farine n’ont-ils pas bénéficié des 5 milliards de ce fond? S’ils ont eu leur part, alors l’Etat qui leur a permis d’importer, peut leur imposer qu’ils vendent leur farine à des prix abordables.
D’autant plus que, selon le Ministre des Finances, des allégements douaniers existent pour la farine.
Verser ces sommes directement aux boulangers, donnera lieu à n’en point douter à une sacré pagaille et de potentielles magouilles en tout genre.
Si l’idée de subvention va dans le bon sens, le gouvernement doit revoir les mécanismes de mise en application de cette mesure. Pourquoi faire compliqué, quand on peut faire simple?
A moyen et long terme, face à la volatilité du marché, l’importation de la farine ne doit-elle pas être temporairement nationalisée et confiée à une société d’Etat spécifique à l’instar de ce qui se fait avec le riz, pour assurer une stabilité dans l’approvisionnement et la distribution de cette denrée?
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