Volaille: Un marché de 32 millions d’euros qui ne trouve pas preneur | Al Comorya

Atelier, le 14 juin à Moroni, sur l’investissement privé dans le secteur de la volaille.

La souveraineté alimentaire est devenue une priorité dans tous les pays, depuis que la pandémie du coronavirus a perturbé les chaînes d’approvisionnement au niveau mondial.

L’Union des Comores est particulièrement vulnérable à ce dérèglement dû à sa dépendance aux importations.

En 2020, le pays a importé pour 43,5 milliards kmf de produits alimentaires. Une hausse de 16 % par rapport à l’année précédente, la somme était de 37,3 milliards en 2019.

Pour les produits carnés, en particulier, la hausse est encore plus significative +20%. Nous avons dépensé 15,8 milliards kmf pour aller acheter principalement du poulet que l’on peut produire localement.

Le Commissariat Général au Plan a organisé mardi 14 juin 2022, un atelier de trois jours sur la promotion de l’investissement privé dans le secteur de la volaille aux Comores.

Une initiative en partenariat avec la Banque Mondiale à travers SFI la Société Financière Internationale.

Il s’agit d’échanges entre les pouvoirs publics et les professionnels de la filière volaille afin d’identifier les opportunités et les défis de ce secteur très prometteur.

Les produits carnés représentent un marché de 32 millions d’euros annuels aux Comores. Peu d’investisseurs locaux ont les moyens financiers ou le courage de s’emparer de cette immense opportunité.

Plutôt que d’importer et creuser le déficit de notre balance commerciale, en attendant un hypothétique investissement dans le secteur, le gouvernement devrait créer une société d’Etat chargée de la production de volaille.

C’est ce que le gouvernement kenyan a fait en ouvrant la Kenya Meat Commission, qui possède ses propres fermes d’élevage et ses abattoirs.

Cela créera des emplois, diminuera le chômage, offrira une viande saine aux consommateurs, réduira le déficit commercial de 15,8 milliards et contribuera à notre souveraineté alimentaire. On a tous à y gagner.

On se demande pourquoi un gouvernement au pouvoir depuis 2016, perd son temps dans des ateliers et séminaires au lieu d’agir et mettre en œuvre ce que le bon sens commande.

L’élevage de poules n’a rien de compliqué, cela ne nécessite aucune expertise ou savoir-faire que nous n’avons pas. Ce qui nous manque c’est du volontarisme et l’envie de travailler.

Si le ministère de l’Agriculture et de l’élevage ne sait pas par où commencer, il peut simplement réunir les petits éleveurs de volaille et s’appuyer sur eux pour créer cette nouvelle entreprise publique. 

Mohamed Moussa AlComorya



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