Édito : Trahison, Mouigni Baraka sera candidat en 2024?

Ngaridjo henda! Les cadres du parti RDC ont mis les pieds dans le plat, lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi 25 mai. A la question des journalistes, sur la candidature de leur leader Mouigni Baraka à l’élection présidentielle 2024, les caciques de la formation politique de l’ancien gouverneur, ont répondu par l’affirmative.

 » Notre position est que nous utiliserons tous les moyens pour faire partir Azali. La seule chose que nous ne ferons pas, c’est verser le sang. S’il organise des élections en 2024, nous nous préparons à y participer pour le faire partir. Nous irons défendre les accords de Fomboni. » a indiqué l’ancien secrétaire de Mouigni Baraka.

Sentant qu’une bourde vient d’être commise,un autre membre du bureau politique tente de rectifier le tir, en précisant que c’est seulement si Azali n’est plus là en 2024 qu’ils participeront. Un rétropédalage qui ne convaincra personne.

Cette confusion et double discours sont typiques de Mouigni Baraka. C’est même sa marque de fabrique. Tout au long de sa carrière, il a adopté l’ambiguïté comme ligne directrice.

Il semble plutôt que le vieux briscard de la politique veut jouer sur les deux tableaux en même temps et ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier.

Petit retour en arrière en mai 2016. A l’issue du deuxième tour de la présidentielle, Azali Assoumani est arrivé en tête face à Mamadou. Mouigni Baraka est en troisième position. Mais la Cour Constitutionnelle vient d’ordonner un troisième tour et des élections partielles sont tenues dans certains bureaux d’Anjouan.

Mouigni appelle à voter Mamadou, mais en parallèle, le SG de son parti RDC, un certain Djae Ahamada Chanfi, fait une déclaration tonitruante en soutien à Azali.

Deux ans plus tard, en novembre 2018, Azali présente un projet de loi d’habilitation à l’assemblée, mais n’ayant pas de députés CRC, il a dû compter sur le soutien des autres partis.

Là encore, la RDC va s’illustrer par son ambivalence. Ayant deux parlementaires, l’un Oumouri Mmadi vote contre et l’autre Hadjira Oumouri vote pour, une trahison qui permet à la loi d’être adoptée.

Cette année 2022, lors des assises nationales, le même schéma se reproduit. Mouigni affirme qu’il est hors de question d’y aller. Mais étrangement, la crème de la crème, de son parti, d’Oumouri Mmadi à Mohamed Soulé Issilam, en passant par Raoul Delapeyre, ont bel et bien étaient aux premiers rangs de ses assises et y ont joué un rôle prépondérant.

Il est difficile de croire que Mouigni Baraka se fasse toujours trahir par ses plus fidèles compagnons.

Que le bureau politique du RDC annonce qu’il sera candidat en 2024, alors qu’il se présente comme un farouche opposant qui réclame le tour d’Anjouan en 2021, n’a donc rien d’étonnant.

Depuis 2019, j’ai mis en garde des politiciens anjouanais, certains comme Kays Soilihi peuvent en témoigner, sur l’absence de sincérité de certains leaders de Ngazidja sur la tournante de 2021. Car il était de leurs intérêts que la présidence n’échoit pas à un anjouanais en 2021 dans l’espoir de tenter leur chance de nouveau en 2024.

La déclaration du parti de Mouigni, aujourd’hui n’est qu’une confirmation de ce que nombreux redoutaient. Reste à savoir si l’ancien gouverneur ira jusqu’au bout de cette logique de trahison ou il se ravisera face à la pression? Ka mzi hawu uke trani, sha utsike Mzitrani.

Mohamed Moussa AlComorya



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