
Aux Comores, pas un mois ne s’écoule sans qu’une vidéo des ébats sexuels d’un couple ne fuite sur la toile. L’opinion publique se dit scandalisée mais se délecte, de chaque nouvelle sextape, qu’elle s’empresse de partager sur Whatsapp et Messenger.
C’est un phénomène planétaire inhérent à la propagation des smartphones et notre pays n’est pas épargné.
La dernière affaire en date, « l’Affaire Papiza » fait couler beaucoup d’encre et de salive car pour une fois, les protagonistes de ce scandale sont deux hommes. Le puritanisme de façade de notre société en prend un coup.
Accusé d’être l’un d’entre eux, un individu a été alpagué par la police aux frontières à l’aéroport de Hahaya, alors qu’il tentait de fuir vers la Tanzanie, pour échapper à la tempête provoquée par la vidéo. Après un passage devant le juge, ce mardi 24 mai, il a été placé en mandat de dépôt.
Le smartphone lorsqu’il n’est pas utilisé à bon escient devient une arme de destruction massive, qui brise des familles, ternit des réputations et arrête des carrières.
On se souvient de la malheureuse histoire de la Miss Comores 2022, dont des images intimes ont été publiées sur la toile par un ex petit ami jaloux. Une pratique illégale mais très répandue appelée le « revenge porn ».
Il y a peu de temps, un comorien a fait une vidéo pour expliquer qu’il était victime d’un chantage. Un compte Facebook d’une jolie femme, tout du moins en apparence, le contacte en message privé pour faire connaissance. Sans se méfier, il s’est pris au jeu de séduction, au point de lui envoyer des photos de lui, tout nu.
C’est alors que la teneur de la conversation a changé, elle exige qu’il lui fasse un transfert d’argent à destination du Bénin sinon, elle dévoilera les photos. Pris de panique, l’homme envoie une certaine somme. Mais son cauchemar n’était pas fini. La fille réclame toujours plus d’argent.
C’est après en avoir parlé à un ami, qu’il découvre qu’il a été victime de brouteurs, que la fille n’existait pas, il s’agissait d’un faux profil.
Il a décidé, malgré lui, de faire une déclaration en public pour expliquer l’histoire pour que le chantage cesse et que cela serve de leçon aux autres.
Le smartphone est devenu une arme à double tranchant. Les nouvelles technologies portent en elles, les germes de dérives, face auxquelles un travail de sensibilisation est nécessaire. Mais notre société toute entière a sa part de responsabilité car ce sont ceux qui poussent des cris d’orfraie, qui sont les premiers à partager ces vidéos.
Ce phénomène est alimenté par notre voyeurisme et curiosité perverse, nous avons perdu la notion de « sitara ». Car si de manière collective on décide de briser la chaîne de transmission de ces turpitudes, en se disant que ces filles qu’on dévoile, auraient pu être nos sœurs ou nos filles, ce fléau cessera de lui-même.
Mohamed Moussa AlComorya
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