Lors d’une conférence de presse ce lundi 15 novembre, Le Ministre de l’Intérieur, Fakridine Mahamoud Mradabi, a salué le professionnalisme avec lequel les gendarmes ont agi, selon lui, lors de leur intervention à Ndzauze.
Le premier flic des Comores a défendu bec et ongles les forces de l’ordre accusées par les habitants de ladite localité, d’avoir saccagé leurs maisons, voitures et commerces.
Il a rappelé que les militaires ont fait preuve de retenue et de sang froid, en utilisant uniquement du gaz lacrymogène et n’usant pas de leurs kalachnikovs, malgré le fait que la gendarmerie a qui symbolise l’Etat, a été attaquée et incendiée:
« Contrairement à ce qui se produisait dans le passé, cette fois les gendarmes n’ont pas fait usage de leurs armes de guerre. Et nous les aiderons pour qu’ils ne les utilisent jamais. Car en face, ce ne sont pas des ennemis, nous ne sommes pas dans une guerre, mais dans une mission de maintien de l’ordre. »
Le Ministre semble soucieux de vouloir se démarquer de ses prédécesseurs et imprimer sa propre méthodologie. Sur ce point, les faits lui donne raison, se restreindre d’employer les armes, a permis d’éviter des pertes en vies humaines ou des balles perdues, comme ce fut le cas lors de l’intervention d’Ikoni où Hamada Gazon fut tué.
Mais en ce qui concerne sa justification des dégâts matériels causés, les arguments peinent à convaincre. Il affirme que ce sont des dommages collatéraux involontaires dans la poursuite des jeunes lanceurs de cailloux. Pourtant ce que l’équipe d’Al Comorya a pu constater en se rendant sur place, c’est que les maisons semblent avoir été saccagées de manière volontaire.
Comment peut-on expliquer que les fenêtres et les téléviseurs étaient systématiquement cassés? Comment comprendre que la boutique de cette vieille dame Mama Kadafi, que nous avons interviewvée, fut dévalisée?
Le fait de faire porter le chapeau à tous les habitants de Ndzauze, des actes d’une poignée de jeunes, n’est pas concevable. Une honnête citoyenne comme Ma Kadafi, ne peut pas être tenu pour responsable des agissements de jeunes émeutiers survoltés.
Dans un état de droit, chaque citoyen a une responsabilité individuelle, qu’elle soit civile ou pénale. Les sanctions et punitions collectives n’ont pas leur place. Si le Ministre de l’Intérieur cherche à se distinguer et faire cesser les mauvaises pratiques du passé, c’est qui est une bonne chose, il doit également mettre un terme à ces dérapages récurrents, lors des interventions. Poursuivre les coupables et les fauteurs de troubles tout en assurant la sécurité des innocents, leurs biens et leurs personnes.
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