Samedi 30 octobre, a eu lieu une passation de service à la Caisse de Retraite des Comores. Après 5 ans à la tête de cet établissement public, Assiata Charif, cède le fauteuil de Directrice Générale à une autre femme, qui connait bien la maison pour y avoir travaillé de longues années, Fatoumia Afretane.
La DG sortante a rappelé les défis auxquels elle a dû faire face et les réalisations accomplies notamment la mise à jour et l’assainissement du fichier des retraités. La nouvelle DG a quant à elle souligné qu’elle a gravi les échelons « tsi heya omlingo » ayant débuté comme simple Chargée d’Étude la voici qui prend désormais les rênes.
Ce changement à la direction est l’occasion de relancer le débat et entamer une réflexion sur le système de retraite dans notre pays. Créé en 1963, à l’époque coloniale, le régime des retraites est calqué sur celui de la France.
C’est le système par répartition. Ce sont les travailleurs actuels qui paient les retraites des anciens. La durée minimale de cotisation est de 15 ans. Une réforme est plus que nécessaire pour mieux adapter cet organisme, qui compte aujourd’hui 30 000 affiliés seulement, à l’évolution du monde et à la réalité du contexte comorien.
Les défis sont nombreux. Les retraités sont payés une misère. Le gouvernement ne verse pas les cotisations attendues sur le compte de la Caisse de Retraite au Trésor Public. Malgré l’obligation légale, les employeurs du secteur privé ne se donnent pas la peine d’affilier leurs salariés, seuls 7000 employés du privé cotisent.
Reconstruire un système de retraite équitable et pérenne est un sujet qui devrait attirer notre attention. Mais il est fort à parier que ce ne sera pas le cas, le pouvoir comme l’opposition fuient les questions sociales comme on fuit la peste.
Nul ne sait, dans le paysage politique comorien, ceux qui sont pour un système par répartition et ceux qui sont en faveur du système par capitalisation.
Parler de retraites, d’éducation ou de santé? Et puis quoi encore! Il est plus intéressant de discuter de politique politicienne et brasser du vent sur des polémiques futiles et inutiles.
Pourtant ce genre de problématique affectera notre vie quotidienne peu importe les régimes qui se succéderont, pour preuve, c’est un organisme qui existait avant même la naissance de l’Etat comorien dont il s’agit de réformer.
Catégories :Edito & Opinions, Infos & actu, Siasa, Vidéos