A l’approche du 26 Mai, Azali à Paris, en quête de légitimité

Azali Assoumani et Emmanuel Macron à Paris le 17 mai 2021 (Photo: Beit Salam)

Le Chef de l’Etat comorien participe au sommet de financement des économies africaines qui se tient dans la capitale française.


A l’aune du contexte politique intérieur, cette visite d’Azali Assoumani à Paris, peut être interprétée comme une quête d’une nouvelle légitimité à l’approche du 26 Mai 2021, date à laquelle devrait prendre fin, théoriquement, son mandat de cinq ans entamé en 2016.

Entre temps, il a modifié la constitution en 2018, lors d’un référendum boycotté par l’opposition, puis a organisé des présidentielles anticipées en 2019, qui ont tourné à la mascarade électorale. Même la Mission d’observation électorale de l’Union Africaine, qui d’habitude, avalise ce genre de pratique, a reconnu dans son rapport que l’élection d’Azali est entachée d’irrégularités et manque de crédibilité.

Contesté et souffrant d’une impopularité record au sein de la population, le dirigeant compte pallier ce désamour avec les comoriens, en rehaussant sa stature à l’internationale.

C’est dans cette même logique que l’on peut également lire, le fait de devenir deuxième vice-président du bureau de l’Union Africaine pour le mandat 2021-2022, l’année durant laquelle ses opposants comptaient sur la pression internationale pour le faire partir, un moyen de couper l’herbe sous les pieds de ses adversaires.

Être reçu sous les dorures de la République Française, au moment où il est accusé d’être illégitime et d’usurper la présidence tournante qui doit échoir à l’île d’Anjouan, est un message, on ne peut plus explicite, envoyé à l’opposition comorienne: Paris apporte un soutien indéfectible à son « protégé » Azali Assoumani.  

Le pouvoir en place à Moroni est conscient de la crise de confiance entre l’Exécutif et le peuple.  Rappelez vous du terrible aveu qui a été fait, lors de la rencontre avec les cœlacanthes Beit Salam. S’adressant au sélectionneur de l’équipe des Comores, Azali avait déclaré :« Je suis un peu jaloux, je me demande si Amir ne veut pas prendre ma place pour que je prenne la sienne. Parce que moi, où que j’aille on me dit, ouh ouh ouh! alors que vous on vous aime. »

Il avait déjà reconnu à demi-mot cet état de fait, il y a quelques années, lorsqu’il a dit « mina gozibi » une expression que l’on traduit littéralement par « j’ai une mauvaise peau » mais qui signifie en substance « j’ai une mauvaise image injustifiée ».

Le gouvernement est constamment sur le qui vive. Les autorités passent leur temps à déjouer des complots et des tentatives de déstabilisations réelles ou supposées.

La stratégie mise en place semble consister à renforcer son image sur la scène internationale, pour démontrer qu’il ne souffre d’aucune contestation de sa légitimité et que les revendications de ses opposants sont inaudibles dans le concert des nations. 

Tout sera fait pour que le 26 mai soit perçu comme un non-évènement. Il s’agit de minimiser autant que faire se peut les réclamations sur la présidence tournante anjouanaise en 2021. 

Le régime en place, a pris le soin au préalable, de neutraliser toutes les importantes personnalités de l’opposition ayant des relations avec les grands de ce monde. De l’ancien Président Ahmed Abdallah Sambi, à l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou, tous ceux qui avaient des amitiés à l’étranger qu’ils auraient pu utiliser pour faire pression sur Azali, sont en résidence surveillée.

Mohamed Moussa Al Comorya – Ne pas copier. Toute reproduction interdite –

Ci-dessous, images de la visite publiées par la Présidence :



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