La mort de la petite Faina, soulève l’échec du gouvernement en matière de sécurité


La multiplication d’actes d’une barbarie inouïe, dans une société aussi paisible que la nôtre, est le signe évident d’un échec et d’une coupable défaillance de la part des autorités.

Marche à Moroni, le 9 mai, en mémoire de Faina et pour la protection de l’enfance. (photo Amina Ali)

Aux Comores, on pouvait passer plusieurs années sans enregistrer de meurtres ou assassinats. De nos jours, on en dénombre plusieurs par an.

Si les chiffres ne sont pas effrayants comparés aux autres pays, c’est la monstruosité de ces crimes qui interpellent.

Un homme qui tue sa femme enceinte comme dans l’affaire Mhuwambwa. Ou bien des jeunes qui violent une adolescente, la démembrent et jettent les parties du corps à la mer à Anjouan. Ou encore cette triste tragédie de la petite Faina, âgée seulement de 5 ans, probablement violée et torturée avant d’être tuée et enterrée dans un trou comme un rat à Mwembwadju.

Assurer la sécurité de ses citoyens est le premier devoir d’un Etat. La sécurité est un droit et non un luxe. Veiller à la protection des personnes et des biens sur l’ensemble du territoire national est la mission première d’un gouvernement partout dans le monde.

Lorsqu’un Etat perd sa capacité à assurer la sécurité de ses citoyens, il perd sa légitimité et sa raison d’être.

Le bilan de ce gouvernement est catastrophique en matière de sécurité publique, protection de l’enfance et lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants.

Les comoriens ne font plus confiance au gouvernement pour assurer la sécurité de leurs progénitures. Ils ne croient plus au système judiciaire pour leur rendre justice.

Ce phénomène est inquiétant, car à terme, il aura pour conséquence le retour de la vindicte populaire, avec son lot d’exécutions sommaires, la vengeance privée, famille contre famille, village contre village. Le crime sera puni par le peuple et non plus par la loi, comme dans la jungle et les états en déliquescence.

Pour ne pas arriver à de telles extrémités, il est temps de taper du poing sur la table et donner un coup de pied dans la fourmilière. On ne peut plus se contenter de grandes déclarations non suivies d’effets.

Lorsqu’une telle atrocité se produit, la réponse du gouvernement se doit d’être musclée, or aujourd’hui elle est timorée. La localité dans laquelle se déroule ce genre de meutre, doit sentir la présence de l’Etat.

C’est en pareilles circonstances que l’on peut comprendre qu’un village soit quadrillé par les forces de l’ordre, que des dizaines d’habitants soient embarqués pour être interrogés pour les besoins de l’enquête. Il est important que la population comprenne la gravité de l’acte sans tomber dans la punition collective.

Malheureusement c’est tout le contraire qui se déroule. Lorsqu’il y a un assassinat sordide, les autorités, à commencer par les ministres, réagissent timidement, une conférence de presse et puis c’est tout.

Parfois ils ne se donnent même pas la peine de se déplacer. Aussitôt après, la présence de la police et de la gendarmerie est quasi inexistante sur les lieux. Plutôt que de créer une onde de choc, « itriso » pour que cela cesse, 24 heures après les faits, la vie suit son cours kama kana, dans la zone concernée.

Pourtant, des mesures draconiennes sont nécessaires pour endiguer ce fléau. Si le gouvernement faisait des démonstrations de force contre cette criminalité, autant qu’il s’évertue à le faire contre ses opposants, la sécurité des citoyens comoriens ne se serait pas détériorée à ce point.

Lors de la marche pacifique organisée, ce dimanche 9 mai à Moroni, les intervenants ont tous appelé à un sursaut national, pour se débarrasser de ce mal qui nous ronge.

Faut-il attendre que cela arrive à l’enfant d’un ministre ou autre autorité, pour que le gouvernement se réveille enfin?

Mohamed Moussa Al Comorya – Ne pas copier. Toute reproduction interdite –



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