Azali vice-président de l’UA, victoire pour le régime, coup dur pour l’opposition

Lors de la 34ème session ordinaire de l’Union africaine, le président de la RDC, Tshisekedi a succédé au sud-africain Ramaphosa, à la présidence tournante de l’UA. Azali Assoumani devient vice-président.

Voici la composition du nouveau bureau de l’Union Africaine pour le mandat 2021-2022 :
– Présidence: Félix Tshisekedi (RDC)
– 1ère Vice-Présidence : Macky Sall (Sénégal)
– 2ème Vice-Présidence : Azali Assoumani (Comores)
– 3ème Vice-Présidence : Abdel Fattah Al-Sissi (Egypte)

Ce poste est du pain béni pour le dirigeant comorien, dont la légitimité est contestée à l’intérieur du pays. C’est un cuisant revers pour l’opposition qui n’a ménagé aucun effort pour discréditer Azali Assoumani sur la scène internationale.

Élu en 2016, son mandat doit s’achever en 2021 pour que la présidence tournante entre les îles puisse revenir à Anjouan. Mais entre temps, Azali a modifié la constitution en 2018, lors d’un référendum boycotté par l’opposition, puis a organisé des présidentielles anticipées en 2019, qui ont tourné à la mascarade électorale.

Même la Mission d’observation électorale de l’Union Africaine, a reconnu dans son rapport que l’élection d’Azali est entachée d’irrégularités et manque de crédibilité:

« Elle déplore les incidents observés qui n’ont pas permis aux électeurs de sortir massivement pour exercer leur droit civique dans la sérénité.
Ces dysfonctionnements ainsi que l’interruption des opérations de dépouillement, la collecte et le transfert des urnes par les éléments des forces de l’ordre ont de ce fait affecté le bon déroulement des opérations de vote et de dépouillement et par conséquent, l’ensemble du scrutin.
Cette situation empêche les missions d’observation de se prononcer de façon objective sur la transparence et la crédibilité du scrutin du 24 mars 2019. « 

Malgré cette quasi unanimité des observateurs sur le fait qu’Azali ne fut pas élu de façon libre et transparente, l’opposition n’a pas su tirer les marrons du feu. Force est de constater qu’elle est inaudible sur la scène internationale.

En devenant vice-président de l’UA en 2021, l’année durant laquelle ses opposants comptaient sur la pression internationale pour le faire partir, Azali Assoumani coupe l’herbe sous les pieds de ses adversaires.

L’opposition comorienne n’aime pas la critique. Elle adore les griots qui chantent ses louanges à longueur de journée. Elle s’offusque lorsqu’on lui rappelle ses manquements et ses faiblesses. Elle préfère les mensonges qui rassurent aux vérités qui dérangent. Pourtant force est de constater qu’elle n’a pas réussi a inverser la vapeur sur le plan diplomatique.

L’opposition a le choix entre se remettre en question et rectifier le tir, ou continuer dans une stratégie bancale qui jusque là n’a fait que renforcer le régime Azali.

Quitte à m’attirer les foudres de ceux qui refusent une lecture objective des faits, toute personne intellectuellement honnête doit reconnaitre qu’Azali a gagné cette bataille et c’est un coup dur qui douche les espoirs de l’opposition.

Mais gagner une bataille ne signifie pas gagner la guerre. Si l’opposition souhaite réellement le départ d’Azali, elle doit tirer des leçons de ses échecs et investir le champ politique national qu’elle a déserté ces dernières années.

Ce n’est pas Azali qui est fort, c’est l’opposition qui est faible, démotivée et désorganisée.

Mohamed Moussa Al Comorya – Ne pas copier. Toute reproduction interdite –



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