Gouverneur évacué, une fillette décédée: « Selon que vous serez puissant ou misérable »

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Anissi évacué, une fillette décédée. « Selon que vous serez puissant ou misérable » Hier soir, sur le tarmac de l’aéroport de Wani à Anjouan, un avion médicalisé, prenait son envol, avec à son bord, le gouverneur anjouanais Anissi Chamsidine.

Souffrant de la covid-19, il avait été admis à l’hôpital de Bambao-Mtsanga, mais face à la détérioration de son état de santé, une évacuation sanitaire a été privilégiée, vers Nairobi selon plusieurs sources.

A peu près au même moment, hier soir, à l’autre bout du pays, à Mitsamihuli, un père lançait un appel à l’aide sur Facebook :  » Urgent ma fille a besoin d’oxygène à l’hôpital de Mitsamihuli ». Plus tard dans la soirée il écrira  » Ma fille unique vient de rendre l’âme ». Elle n’avait que 11 ans.

En repensant à ces deux évènements qui se déroulaient en parallèle, et qui symbolisent les inégalités criantes de notre pays, m’est venue à l’esprit une fable de La Fontaine, intitulée  » Les Animaux malades de la peste ».

« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » C’est ainsi que l’auteur décrit une épidémie et les différences de traitement dans le monde animal, où l’âne est sacrifié et le loup est épargné.

Notre pays est en train de devenir une jungle sans humanité dans laquelle une fillette de 11 ans meurt par manque d’oxygène, selon son père, pendant que les plus fortunés s’envolent en avion privé pour se soigner à l’étranger.

Nos vies n’ont pas la même valeur « Selon que vous serez puissant ou misérable ». Si ceux qui nous dirigent, consacraient autant de milliards au système de santé, qu’ils en ont dépensé pour les assises, conférences, référendum, élections anticipées, nos hôpitaux auraient le minimum requis et cette fillette aurait peut être pu être sauvée.

En tant que musulman, je prie pour que le gouverneur Anissi, recouvre la santé au plus vite. Je prie, également, pour que lui et ceux qui dirigent ce pays, comprennent l’importance des services publics comme la santé et l’éducation.

Ma prière est que le ciel fasse que ce malheur qui nous frappe, serve de déclic à un sursaut national, un virage à 180 degrés et que les problématiques sociales deviennent le cœur des débats nationaux, pour que nous n’ayons plus à déplorer la perte d’une gamine, à cause d’un manque de matériel médical basique. Repose en paix, petite fillette.

Mohamed Moussa Al Comorya – Ne pas copier. Toute reproduction interdite –



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