La crise sanitaire qui sévit à l’échelle globale a pour corollaire au niveau local, une aggravation des difficultés économiques pour les entrepreneurs Comoriens.
Un secteur est particulièrement frappé de plein fouet, c’est celui lié au tourisme: transport aérien, agences de voyages et l’hôtellerie.
Lors d’une conférence de presse, la semaine dernière, le secrétaire général de l’Uccia, (l’Union des chambres de commerce, d’industrie et d’artisanat) Fakridine Abdoulhalik, tiré déjà la sonnette d’alarme et annoncé une perte d’activité qui avoisine les 80%.
Depuis la situation va de mal en pis. Sur 1635 travailleurs recensés, 1015 sont au chômage technique. La trésorerie des entreprises se dégrade et les patrons se trouvent pris à la gorge se demandant comment payer les employés.
Le gouvernement a pris des mesures d’accompagnement, telle qu’une diminution de 30 % des taxes douanières.
Le gouverneur de la Banque Centrale des Comores, Younoussa Imani, à quant à lui, indiqué qu’il aura un report d’échéances sur les prêts, d’avril à août 2020, sans frais ni pénalités, pour les sociétés et personnes impactées par la pandémie.
Les agences de voyages sont quasi à l’arrêt. Du côté des compagnies aériennes, on constate une chute vertigineuse de 70% du chiffre d’affaires.
Selon le syndicat du patronat, la Nouvelle Opaco, les mesures d’allègements du gouvernement sont encourageantes, mais il estime qu’elles ne vont pas assez loin.
En ce qui concerne l’hôtellerie, c’est l’effondrement. Depuis le début de la crise les réservations se réduisent comme peau de chagrin.
Les hôteliers et les professionnels du secteur du tourisme en général appellent le gouvernement à payer sa dette intérieure envers eux, ce qui constituerait une bouffée d’oxygène.
Toutes ces difficultés ne sont que les prémices de la crise économique mondiale qui arrive. De nombreuses entreprises n’y survivront pas. La baisse des transferts de fonds de la diaspora aura un impact encore plus dévastateur sur l’économie comorienne.
On peut déjà parier que beaucoup de Franco-comoriens ne viendront pas cet été. C’est une perte importante, puisque la période estivale est celle qui connaît la plus grande frénésie d’un point de vue de la consommation intérieure.
Avec la fermeture des frontières, il n’y a quasiment plus d’avions à ravitailler. La société comorienne d’hydrocarbures se retrouve avec un immense stock d’invendus à tel point qu’elle sait plus où mettre son carburant.
Tous les secteurs seront touchés de manière directe ou indirecte.On se focalise souvent sur l’aspect sanitaire du Covid-19, mais en réalité, ses conséquences économiques laisseront des séquelles beaucoup plus importantes. À nous de nous y préparer.
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