Des hommes proches d’Azali Assoumani, entendus par la gendarmerie dans le cadre d’une enquête sur un trafic de lingots d’or.

C’est une affaire digne d’un film hollywoodien. 49 kilos de lingots d’or à acheminer en jet privé jusqu’à Dubaï, par deux présumés trafiquants malgaches et un supposé complice comorien.
Mardi 28 décembre, la gendarmerie comorienne a annoncé avoir démantelé ce trafic aux ramifications internationales.
Les trois suspects auraient été arrêtés avant qu’ils ne puissent s’envoler à bord du jet à destination des Emirats Arabes Unis.
Les deux ressortissants malgaches auraient déjà été impliqués dans une affaire similaire, en Afrique du Sud en Janvier 2021.
Quant au citoyen comorien, il s’agit d’ Elhad Ibrahim Halifa, ancien contrôleur financier du gouverneur d’Anjouan Salami Abdou. Il avait été incarcéré en 2018 pour « tentative d’assassinat » contre Moustadroine Abdou avant d’être gracié en 2019.
L’enquête de la brigade de recherches est en train d’éclabousser les proches d’Azali Assoumani. Farid Abodo, ancien receveur des douanes à Mutsamudu, petit protégé de la famille Azali et fils d’un juge de la Cour Suprême, a été entendu.
Yasser Attoumani, Directeur Général des aéroports des Comores serait également entre les mains des enquêteurs. C’est donc des amis proches du Chef de l’Etat qui sont mouillés jusqu’au cou dans cette affaire.
Certains y voit la preuve qu’il n’y a pas de vache sacrée ni d’intouchable, quand il s’agit de corruption. Pour d’autres, c’est vite partir en besogne, car ces azalistes peuvent très bien passer entre les gouttes et être relâchés sans conséquence.
Si le réseau a été démasqué, n’est-ce pas parce qu’il y a l’implication des services de sécurité de plusieurs pays? S’il s’agissait d’une affaire comoro-comorienne, ces amis du régime actuel auraient-ils été inquiétés?
Rappelons que l’une des premières mesures du président Azali Assoumani, à son arrivée au pouvoir, fut de démanteler non pas les trafics en tout genre, mais la commission anti-corruption qui était censée lutter contre ce fléau.
Les proches du régime accusés subiront-ils la même sévérité que celle infligée à Ahmed Abdallah Sambi? Ou y’aura-t’il un deux poids deux mesures?
Dans tous les cas cette énième affaire vient ternir l’image et la réputation du pays. On n’en sort pas grandi.
Mohamed Moussa AlComorya
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