Conflits inter-villages: rétablir l’ordre républicain ou le chaos

Ces dernières semaines, nous assistons à une recrudescence des conflits inter-villages parfois meurtriers, principalement sur l’île de Ngazidja.

Ce matin plusieurs voitures ont été incendiées dans la localité de Mtsamdu dans la région de Washili. Des maisons ont également été saccagées.

Les habitants pointent un doigt accusateur vers des jeunes du village voisin d’Itsinkudi avec lequel ils sont en conflit ouvert depuis plusieurs jours. La veille un des leurs a été admis à l’hôpital après s’être fait lynché par une meute venue d’Itsinkudi.

En guise de représailles des personnes originaires de Mtsamdu se sont rendues sur le site de concassage et ont brûlé un minibus et vandalisé les bureaux, au grand dam des travailleurs qui rappellent, à qui veut l’entendre, qu’ils ne sont pas originaires d’Itsinkudi pour la plupart.

La majorité vient de toutes les régions du pays et ne sont pas concernés par ce conflit interne entre washiliens.

Les forces de l’ordre quadrillent la zone et tentent de rétablir le calme. Mais est-ce la solution de jouer au chat et à la souris, après que les dégâts ont été commis.

Jusqu’à quand les autorités vont-elles rester dans le laxisme face à cette insécurité grandissante que génère les affrontements entre localités ?

Jeudi 22 juillet, d’autres affrontements ont eu lieu entre Vuvuni et Ndruani dans la région de Bambao, occasionnant plusieurs blessés graves nécessitant une hospitalisation d’urgence et un décès.

Les deux localités s’opposent à propos d’un litige foncier autour de terrains du lieu dit Mababani situé entre ces villages et que chaque côté réclame comme étant siens.

Les hostilités ont commencées lorsque des habitants de Vuvuni ont emmené un bulldozer pour terrasser un terrain litigieux, les jeunes de Ndruani sont intervenus pour les en empêcher.

Une bataille rangée s’en est suivie causant plusieurs blessés dans les deux camps. Le bulldozer qui menait les travaux a été mobilisé et déplacé par les forces de l’ordre qui occupaient en nombre la zone, s’interposant pour ne pas que les choses dégénèrent.

Face à l’inertie des pouvoirs publics, la notabilité qui s’est érigée en Etat dans l’Etat, a déjà prononcé sa sentence contre Vuvuni. Les notables de Bambao ont banni la localité des activités coutumières pendant 10 ans.

Certains accusent les habitants de Vuvuni d’avoir causé des morts dans au moins 4 villages voisins, Ndruani, Mde, Serehini et Boeni.

On constate un inexorable affaiblissement de l’autorité de l’Etat, sous Azali Assoumani. Un paradoxe pour un pouvoir, très autoritaire envers toute dissidence politique, mais laxiste et impuissant en matière de sécurité publique. Les meurtres et les affrontements multiplient sans que cela n’émeuve outre mesure, les gouvernants.

Malgré le décès à Ndruani et les nombreux blessés graves dans les diverses confrontations, c’est silence radio du coté du premier flic des Comores, aucune déclaration du Ministre de l’intérieur.

Depuis le début ce gouvernement confond deux concepts, autoritarisme et autorité de l’Etat. Il nous sert du premier alors que le pays a tant besoin du second.

Les mairies et les préfectures censées incarner la présence de la République, sont des coquilles vides. Pourtant des polices municipales dans chaque commune auraient permis de réduire le risque de ce genre d’affrontements entre village.



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