Dépistage et sensibilisation ce dimanche 14 septembre à la plage d’Itsandra

Depuis le début de l’année 2025, 56 nouveaux cas de VIH/Sida ont été recensés aux Comores, un chiffre déjà supérieur aux 36 cas enregistrés sur l’ensemble de l’année 2024. Cette progression inquiète les spécialistes, d’autant qu’un décès est survenu le 3 septembre dernier à la suite d’un diagnostic trop tardif. Depuis l’apparition du virus dans le pays en 1988, 374 cas ont été recensés. Soit une moyenne de 10 cas par an. Les 56 cas détectés en 2025 alors que l’année n’est pas encore finie, soulèvent des interrogations.
Pourtant, les autorités sanitaires rappellent que la situation des Comores reste très différente de celle de nombreux pays africains. La prévalence du VIH y demeure particulièrement faible, selon les données officielles, elle est inférieure à 0,5 % de la population adulte, contre une moyenne estimée à 3,6 % en Afrique subsaharienne et 0,7 % dans le monde (Banque mondiale, ONUSIDA).
Actuellement aux Comores, environ 130 patients sont suivis par le programme national. Selon les chiffres disponibles, ces 40 dernières années, on comptabilise 2 à 3 décès du sida par an.
« Le risque est réel, mais nous ne sommes pas dans une situation comparable à celle de pays d’Afrique australe, où un adulte sur cinq vit avec le virus », explique un des professionnels de santé chargé du VIH/Sida que nous avons interrogé. « C’est précisément parce que la prévalence est encore basse que nous devons agir maintenant, pour éviter une propagation plus large. »
Les campagnes de sensibilisation se sont raréfiées ces dernières années. Les financements internationaux se concentrent sur les populations à risque, réduisant les dépistages accessibles au grand public. Résultat, les nouvelles infections progressent, et les cas non diagnostiqués se multiplient.
La tendance observée aux Comores s’inscrit dans un contexte régional préoccupant. À Mahajanga, dans le nord-ouest de Madagascar, la presse locale rapporte une flambée du VIH, alors qu’un seul cas apparaissait tous les six mois auparavant, six nouveaux cas sont désormais recensés chaque semaine. Cette ville abrite une importante communauté comorienne, ce qui alimente aux Comores, les inquiétudes et les rumeurs quant à une propagation transfrontalière venue de Mahajanga et vice-versa.
Pour renforcer la vigilance, une opération de dépistage et sensibilisation est prévue ce dimanche 14 septembre à 15 heures sur la plage d’Itsandra. Rapide, gratuit et confidentiel, le test reste la meilleure arme pour lever le doute et prendre en charge la maladie à temps.
Les spécialistes rappellent quelques règles simples pour réduire les risques de transmission :
Utiliser systématiquement le préservatif lors des rapports sexuels.
Se faire dépister régulièrement, notamment avant un mariage ou une nouvelle relation.
Éviter le partage de seringues ou de matériel médical non stérile.
Encourager le dialogue, parler du VIH avec ses proches permet de briser les tabous et de favoriser la prévention.
« Ne restez pas dans le doute », insistent les organisateurs. Avec un dépistage précoce et une trithérapie bien suivie, une personne séropositive peut aujourd’hui mener une vie longue et en bonne santé.
