Maître Mahamoud sanctionné d’une simple réprimande après son procès

Le conseil de l’Ordre des avocats a ouvert, ce lundi 8 septembre à l’hôtel Retaj de Moroni, l’audition de Maître Ahamada Mahamoud, avocat de l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, dans le cadre d’une procédure disciplinaire. L’affaire suscite une attention particulière, autant pour les propos reprochés à l’avocat que pour le contexte politique et judiciaire dans lequel elle s’inscrit.

Dans la soirée, le conseil de l’Ordre des avocats a rendu sa décision. Poursuivi pour des propos jugés « injurieux » à l’encontre de magistrats lors d’une cérémonie religieuse organisée mi-juillet au foyer Aoulad El Komor de Moroni, en hommage à l’ancien chef de l’État Sambi, condamné à la prison à perpétuité en 2022 dans l’affaire de la citoyenneté économique. À la tribune, l’avocat aurait critiqué sévèrement la justice comorienne, allant jusqu’à citer nommément certains magistrats. Il aurait également affirmé que Sambi avait été « sali » et n’avait pas bénéficié d’un véritable procès équitable. Des propos qualifiés d’« injurieux » par le procureur général, qui a donc saisi l’Ordre. L’avocat a donc aujourd’hui été reconnu fautif et sanctionné d’une réprimande.

Cette sanction constitue une mesure disciplinaire visant à rappeler à l’avocat ses obligations déontologiques et à marquer qu’une faute a été commise, mais sans conséquences lourdes, contrairement à une interdiction d’exercer ou une radiation, elle n’entraîne ni suspension de ses activités, ni perte de statut. En pratique, il s’agit d’un avertissement solennel destiné à inciter l’avocat à corriger son comportement.

Ahamada Mahamoudou a remercié ses avocats Maître Ibrahim Mzimba et Me Fatoumiya Mohamed Zeina, ainsi que ses soutiens venus le soutenir notamment ceux venus de sa région natale de Washili et les militants du parti Juwa. 

Ce verdict, bien que modéré, relance le débat sur les tensions entre justice, politique et liberté de parole des avocats aux Comores. 

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