« Mayotte française, un avantage pour le reste des Comores » selon Said Ahamada

L’ancien député français d’origine comorienne, Said Ahamada a participé à une conférence à l’Université des Comores le 7 avril 2025 sur le thème « L’évolution des relations internationales: quelle place pour les Comores? »

Il a abordé les mutations géopolitiques qui secouent notre planète notamment avec la politique menée par le nouveau président américain Donald Trump.
Il a appelé à la vigilance face aux puissances étrangères qui s’intéressent aux Comores en rappelant que tous ces pays ne cherchent en premier lieu que leurs intérêts.

Interrogé par des étudiants sur le contentieux entre ses deux pays la France et les Comores sur Mayotte, l’ex parlementaire qui désormais occupe le poste de directeur de LADOM (l’agence des outre-mers pour la mobilité) a répondu:

« Mayotte française, c’est un avantage pour le reste des Comores, si vous l’utilisez de manière très cynique à court terme. Utilisez-le comme un atout, comme l’Allemagne et la France l’ont fait au travers de la coopération économique. L’aéroport international est ici et pas à Mayotte, le grenier des Comores c’est Moheli, mais le pouvoir d’achat est à Mayotte donc utilisez-le »

Selon lui, durant son mandat de Député, il s’est activité pour obtenir l’augmentation de l’aide au développement, réclamant la paternité des 150 millions d’euros « Emmanuel Macron et les députés de la majorité m’ont suivi ».

Il a abordé aussi une autre approche qu’il avait proposé, celle de la « Feuille de route » qui devait faciliter les échanges et la libre circulation entre Mayotte et le reste de l’archipel mais qui a été rejeté par les élus mahorais.

Said Ahamada a lancé un message à la jeunesse estudiantine comorienne pour qu’elle prenne son destin en main et ne rien attendre de l’extérieur « personne ne viendra changer le pays à votre place, pas même la diaspora »

Avant d’évoquer sa rencontre avec des députés de l’opposition en 2018 qui lui demandé d’intervenir pour les aider à renverser le régime. Se demandant comment des élus peuvent demander à un député d’un pays étranger d’intervenir dans les affaires internes des Comores et ensuite se plaindre de la Franceafrique.

Il a également souligné les difficultés auxquelles font face la diaspora lorsqu’elle souhaite investir au pays. En tant qu’ancien président de la Chambre de Commerce Franco-comorienne, il se souvient de dizaines d’investisseurs de la diaspora a qui l’on a mis des bâtons dans les roues jusqu’à ce que leurs projets tombent à l’eau.

Pourtant pour Said Ahamada, le développement des Comores ne peut se faire sans la diaspora. « D’ici 10 ans les franco-comoriens seront plus nombreux que les Comoriens de l’intérieur. »

Si cette conférence à l’université est une belle initiative, certains se demandent si l’ancien parlementaire proche d’Emmanuel Macron, n’est pas venu aux Comores, pour tenter d’endiguer le rapprochement diplomatique entre les Comores et la Russie. Même si le principal concerné a précisé au début de son intervention qu’il s’exprimait à titre personnel.

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