Droit de réponse de la France à l’article sur l’inefficacité de son aide publique aux Comores

À la suite de notre article sur le rapport du Député français Guillaume Bigot, l’Equipe France aux Comores qui comprend entre autres l’ambassade et l’AFD (Agence Française de développement) a souhaité apporter des éclaircissements au travers d’un droit de réponse que voici:

L’article critique la part importante « d’études » de l’aide française. Les projets de développement qui sont co-construits avec le partenaire comorien ne se concentrent pas uniquement sur les infrastructures, dont on sait qu’elles sont une option nécessaire, mais pas en elle-même une réponse suffisante aux défis de l’émergence économique du pays.

Il est donc assumé que les interventions de l’AFD comportent des actions immatérielles. Ces actions ne sont d’ailleurs pas systématiquement des études. Elles prennent la forme de programmes de formation, comme par exemple les 67 magistrats qui sont venus renforcer les tribunaux comoriens, ou les 700 agents du Ministère des Finances qui bénéficient de formations spécialisées, ou alors les 10 médecins en cours de spécialisation à l’Université de Dakar Cheikh Anta Diop.
On citera également la production de données, dont le manque est criant aux Comores. Depuis septembre 2024, le Ministère de l’éducation dispose de statistiques scolaires fiables ce qui n’était plus le cas depuis de nombreuses années.
Dans le secteur hospitalier, le projet Offre de Soins, d’un montant de 22M€, prévoit bien la rénovation de 5 hôpitaux aux Comores. Il prévoit également le renforcement de l’offre de formation des personnels de santé et un appui à la gestion et à la gouvernance hospitalière, 2 enjeux clés aux Comores.

Il est par ailleurs normal qu’un portefeuille de projets de cette taille ne se matérialise pas dès les premières années par des infrastructures visibles, mais reposent au contraire plutôt sur des études robustes permettant de s’assurer du caractère adapté de ces infrastructures. La part des études est donc mécaniquement amenée à diminuer sensiblement dans les années qui suivent, au fur et à mesure que les infrastructures sortent de terre.

Au cours de l’année écoulée, les infrastructures suivantes ont pu être livrées sur le terrain et sont aujourd’hui utilisées quotidiennement par plusieurs milliers d’enfants comoriens : écoles de la Coulée, Vouvouni à Grande Comore, écoles de Dindri, Mridjou et Hombo à Anjouan. Dans les 4 établissements suivants (écoles de Sanfil à Moroni et Komoni à Anjouan, collèges de Mirontsy à Anjouan et Mbouéni à Moroni), des travaux d’envergure vont démarrer d’ici la fin d’année 2024, en grande partie réalisés par des entreprises et de la main d’œuvre comoriennes, et avec des briques de terres produites par l’Agence Nationale de l’Habitat. Il s’agit donc de créer un engrenage vertueux, favorable à l’émergence des entreprises du pays.

Enfin, si une partie des études est effectivement réalisée par de l’expertise française ou franco-comorienne qui dispose d’atouts à valoriser, il convient de noter que l’expertise comorienne locale est également mobilisée et plus généralement l’expertise continentale africaine. La mobilisation de cette expertise se fait par voie d’appel d’offre compétitif.

L’AFD a d’ailleurs organisé en septembre 2023 à l’intention des entreprises comoriennes une journée de présentation des marchés prévus dans le cadre des projets qu’elle finance, afin de les inciter à présenter une offre.

ÉQUIPE FRANCE AUX COMORES

Lire l’article mis en cause :

http://alcomorya.com/2024/11/14/le-depute-guillaume-bigot-denonce-linefficacite-de-laide-francaise-aux-comores/

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