Investiture 2024 en demi-teinte, pour Azali Assoumani | Al Comorya


La mouvance présidentielle avait annoncé un événement inédit, sans précédent dans l’histoire des Comores. Sept Chefs d’Etat étaient attendus pour honorer de leur présence, l’investiture d’Azali Assoumani. 1,2 millions d’euros telle est l’estimation du budget consacré à la cérémonie.

Finalement, dimanche 26 mai, c’est dans un Stade Maluzini à moitié vide, qu’Azali Assoumani a prêté serment, sous le regard de cinq présidents de pays africains ayant répondu à son invitation, à savoir, Madagascar, Congo Brazzaville, Mozambique, Angola et Guinée-Bissau.

On retiendra l’absence des présidents des pays de la Commission de l’Ocean Indien, Seychelles et Maurice, ainsi que ceux de la East African Community, puisque William Ruto et Samia Suluhu n’ont fait le déplacement.

Azali Assoumani a prononcé un discours creux reprenant les mêmes propos habituels « émergence à l’horizon 2030, préserver la paix et la stabilité… »

Pas un seul mot de condoléances pour les 120 comoriens morts du choléra. Durant toute son intervention en français comme en comorien, il n’a exprimé aucune compassion envers les victimes de cette épidémie qui a touché 7335 de ses citoyens.

Si le thème choisi pour la cérémonie est le renouveau, il était aux abonnés absents. Aucune vision nouvelle présentée, aucune ambition nouvelle affichée, aucun nouveau projet phare annoncé, juste le même vieux refrain d’une « émergence » à laquelle plus personne ne croit.

Au pouvoir depuis 2016, le régime Azali est à bout de souffle. Il ne tient que grâce au soutien de l’armée.

Alors qu’il entame sa neuvième année à la tête du pays, la capitale subit de longues coupures d’électricité, la population est frappée de plein fouet par les pénuries de denrées alimentaire et une inflation galopante. Qui sera assez naïf pour penser qu’il pourra réaliser en 5 ans ce qu’il n’a pas pu faire en 8 ans (15 ans si l’on compte sa présidence de 1999 à 2006).

Mais pour Azali Assoumani tout va bien car selon lui, il peut s’absenter trois semaines par mois en voyage à l’étranger, sans aucune crainte, car le pays est en paix.

Un mépris envers le peuple et une provocation inutile en l’endroit de ses adversaires politiques. Concernant ces derniers, il les a remercié car il n’y a pas eu de troubles et les a invité à dialoguer, autant dire que les manœuvres politiciennes vont commencer.

Il est grand temps que des forces nouvelles d’opposition apparaissent, car le pouvoir absolu d’Azali, ne peut être combattu par les opposants de l’ancien monde, coutumiers des petits arrangements entre amis.

Les législatives et les communales de 2025, sont l’occasion de créer des contrepouvoirs. Pourtant à quelques mois de ces échéances électorales, l’opposition ne semble pas en rangs de bataille.

Pourtant si les partisans de Mamadou ne sont pas capables de sécuriser une élection à la mairie et la députation chez lui à Mbeni, ou ceux de Mouigni Baraka à Ntsudjini, ou les soutiens de Youssouf Mohamed Boina à Mkazi, ou les partisans d’Ikililou Dhoinine à Djoezi, ou fidèles de Sambi à Mutsamudu, alors qu’ils se retirent de la politique car s’ils sont incapables de faire une différence dans leur fief on ne voit pas comment ils pourraient sauver les Comores.

Laisser un commentaire