Choléra hors de contrôle aux Comores: le gouvernement porte l’entière responsabilité


Par Mohamed Moussa AlComorya

La situation épidémiologique est des plus inquiétantes dans notre pays. 119 nouveaux cas de choléra ont été détectés le 14 avril 2024, selon un communiqué du ministère de la Santé. 108 à Anjouan, 9 à Ngazidja et 2 à Moheli.

La présence du choléra aux Comores a été annoncée officiellement par les autorités sanitaires le 2 février 2024. Depuis lors la maladie a déjà tué 38 comoriens et 1484 personnes ont été contaminées, C’est énorme pour un petit état insulaire comme le notre, même si le nombre de cas actifs est de 267.

Le gouvernement a-t-il réellement fait le nécessaire pour endiguer la propagation de l’épidémie?

Si c’est le cas, sa stratégie est un échec total, ou alors comment peut-on expliquer plus d’une centaine de nouveaux cas en à peine deux jours?
Si le taux de contamination se maintient à un niveau aussi élevé c’est le pays tout entier qui court à la catastrophe.

Tout comme, lors de la pandémie Covid-19, il faut éviter toute politisation de la santé publique. Cela ne doit pas nous empêcher d’exiger des comptes aux autorités publiques.

Malgré, les 38 morts et les 1484 cas, le gouvernement n’a pris aucune mesure sanitaire contraignante. De spots de prévention sont timidement publiés ici et là, alors qu’il faudrai une vaste campagne de sensibilisation.

Les CTC centres de traitement du Choléra, sont loin de répondre aux normes, que ça soit en termes d’organisation, d’équipement ou de ressources humaines.

La lutte contre le choléra exige une participation active de ce que les experts appellent des services EHA, pour eau, hygiène, assainissement. Or la société nationale de l’Eau, Sonede est plus que défaillante.

La mauvaise gestion de cette société d’Etat , est devenue un danger public, puisque la population ne peut appliquer le protocole sanitaire recommandé, faute d’eau.

La saison des grands mariages approche à grands pas. Elle est rythmée par les grands repas en commun. Le choléra se propage par la nourriture et un mauvais lavage des mains. Tous les ingrédients sont réunis pour que la situation aille que mal en pis.

Malgré cela, le gouvernement semble prendre à la légère cette épidémie, trop occupé qu’il est à préparé la cérémonie d’investiture d’Azali Assoumani le 26 mai.

Un pouvoir soucieux de son image et celle du pays, aurait remué ciel et terre pour qu’entre le 2 février et le 26 mai, cette maladie soit éradiquée du territoire national, pour ne pas avoir à recevoir des Chefs d’Etat étrangers dans un pays ravagés par le choléra.

Le 2 février il n’y avait que 11 cas importés de Tanzanie. Aujourd’hui nous sommes à 1484 cas cumulés. Il faut être d’une mauvaise foi incroyable, pour ne pas admettre que les autorités comoriennes ne sont pas à la hauteur et que les actions qu’elles mènent ne sont pas efficaces.

Il est temps de se réveiller avant qu’il ne soit trop tard.

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