
Les feux de la colère.
Un incendie a ravagé la voiture du président de la section Constitutionnelle et Électorale de la Cour Suprême, Rafiki Mohamed, dans sa ville natale de Ouani.
Une personne proche de sa famille a confirmé que c’est vers 2h-3h dans la nuit du mardi au mercredi, que le feu s’est déclenché.
Ayant quitté Anjouan avant-hier, Rafiki Mohamed n’était pas présent sur les lieux, seules sa femme et sa mère se trouvaient dans la maison.
C’est lui qui a proclamé les résultats définitifs donnant Azali Assoumani élu dès le premier tour.
A Dembeni, dans le sud-ouest de Ngazidja, un autre incendie a endommagé le véhicule de Mansour Abdallah le conseiller du directeur de Cabinet Chargé de La Défense, Belou.
C’est le même modus operandi. Aux alentours de 2h du matin, le feu a débuté, il a pu être maîtrisé mais toute la devanture est brûlée.
Depuis le début de la crise électorale, cela fait, pas moins de quatre personnalités du régime Azali qui ont été pris pour cible.
La maison du ministre-premier Bianrifi Tarmidhi a été incendiée par les manifestants en colère, lors des événements du 17 janvier.
La maison du ministre Kamaldine Souef a également été attaquée. C’est là qu’un jeune manifestant, Mouslim Ahamada, 21 ans, a été tué d’une balle en pleine tête par un garde du corps du GSHP groupement de sécurité des hautes personnalités.
Les cinq voitures appartenant au ministère de l’aménagement ont également été incendiés au début de l’insurrection.
En empêchant, toute manifestation pacifique, les autorités comoriennes sont en train de pousser indirectement, à des actions clandestines. Le message des pyromanes semble clair, aucun dignitaire du pouvoir n’est à l’abris.
JF Kennedy a dit « Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable »
L’ONU, l’Union Européenne, les États-Unis, et le Royaume-Uni ont tous appelé le gouvernement comorien à respecter le droit de l’opposition de manifester pacifiquement. Tous savent que lorsqu’une colère légitime est étouffée par la force et n’a pas le droit de s’exprimer, elle se métamorphose en quelque chose de beaucoup plus dangereux.
En choisissant de réprimer et museler le mouvement de contestation par les armes, les autorités comoriennes, n’ont laissé aucun autre choix aux mécontents si ce n’est le recours à la violence pour exprimer leurs griefs, par des actions comme ces incendies.
Notre pays ne doit pas tomber dans la spirale de la violence. La balle est dans le camps du gouvernement. S’il y a une leçon à retenir des événements du 17 et 18 janvier, c’est que la colère populaire est à son comble et elle ne peut plus être ignorée. Il est temps pour des gestes forts avant qu’il ne soit trop tard.
