
5,3 milliards de francs comoriens. Voilà, ce qu’a coûté la présidence comorienne de l’Union Africaine. Soit 11,4 millions de dollars inclus dans le budget 2023 de l’Etat Comorien.
Une somme qui laisse dubitatif. On peut aisément admettre que représenter une continent coûte de l’argent, mais il est difficile de comprendre que cela s’élève à quasiment un million de dollars par mois.
On peut se dire que cela est la conséquence des voyages incessants du Chef de l’Etat que nous avons déjà dénoncé sur ce média. Que nenni! Même cette justification ne permet pas d’expliquer une somme aussi élevée que 5,3 milliards. D’autant plus que depuis juillet 2023, les Émirats Arabes Unis ont mis un jet privé à la disposition d’Azali Assoumani.
En effet, pour grand nombre de ses déplacements, depuis lors, il utilise l’appareil A6-DAS un Boeing 737, appartenant à la compagnie émirati Royal Jet, spécialisée dans les voyages de luxe.
Cet avion peut accueillir 36 ou 46 passagers selon la configuration, il a à son bord, une chambre à coucher avec un lit queen size. Un lounge vip qui sert de salle de conférence et une connection internet haut débit.
Si les Émirats prêtent ce Jet privé à titre gracieuse, comment peut-on expliquer les 5,3 milliards?
Quelles dépenses ont nécessité autant de millions de dollars durant l’exercice de la présidence de l’Union Africaine? Quelle suite d’hôtel, aussi luxueuse soit-elle, quelle conférence, aussi prestigieuse soit-elle, quelle assistance technique aussi réputée soit-elle, a coûté autant d’argent au pauvre contribuable comorien? Le gouvernement doit des explications au peuple.
Dans un pays, où le citoyen lambda a du mal à joindre les deux bouts, où certaines infrastructures hospitalières tombent en désuétude, où certaines écoles ressemblent à des ruines, peut-on se permettre le luxe de dépenser 11,4 millions $ ainsi?
Le rayonnement des Comores sur la scène internationale ne peut être qu’encouragé, tout patriote qui aime sincèrement son pays, ne peut que se réjouir de la nouvelle envergure diplomatique que confère cette présidence à notre petit Etat insulaire. Mais cela, ne doit pas et ne peut pas se faire, en dilapidant le peu de ressources financières dont disposent notre pays.
Il est de notre devoir et notre responsabilité à tous d’exiger que soient dévoilées, jusqu’au moindre centime près, toutes les dépenses effectuées avec justificatif à l’appuie, qui démontrent où sont passés ces 5,3 milliards inscrits dans le budget national 2023 et par quel mécanisme tout cela est financé sans déséquilibrer nos finances publiques. Sans transparence, de la part des autorités, les citoyens sont en droit de regarder avec un air suspicieux l’utilisation de cette somme mirobolante à l’échelle des Comores.
