✍🏽 Par Mohamed Moussa AlComorya

Le couperet est tombé. Saïd Ali Chayhane est exclu du parti CRC, il perd également son prestigieux poste de Directeur Général de Comores Telecom.
Le petit prince de l’Azalistan, paie le prix de sa rébellion contre le parti au pouvoir et surtout sa sortie médiatique durant laquelle il a accusé la Justice d’être aux ordres, suite au rejet de sa candidature au poste gouverneur de Ngazidja.
Mais que l’on ne s’y trompe pas. Cette exclusion n’est pas seulement liée aux enjeux électoraux. C’est un énième épisode de la guerre de succession qui se déroule dans le camps présidentiel. Les prétendants à l’Après-Azali sont à couteaux tirés depuis le congrès de la CRC en août 2023.
Alors que beaucoup prédisaient que le prince héritier Nour El Fath était sur le point de s’accaparer du parti et devenir le nouveau Secrétaire National. C’est Finalement Belou qui sera maintenu au poste, El Fath devenant son adjoint.
L’autoritaire Belou, qui est un véritable Président Bis, le Raspoutine d’Azali est chargé du chaperonnage d’El Fath. Il semble que « Conseiller » n’a pas été jugé avoir les épaules assez solides pour s’imposer face aux caciques ambitieux de la CRC, dont certains sont des membres fondateurs comme Said Ali Chayhane qui voyait d’un mauvais œil, l’ascension de ce petit frère qui lui fait de l’ombre.
D’autant qu’ El Fath semble privilégier l’émergence d’une nouvelle génération de jeunes cadres dans le parti. Un d’entre eux, Daniel Bandar est issu du Bambao la région de Chayhane et ne se gêne pas pour marcher sur ses plates bandes et empiéter sur ce qui était sa chasse gardée.
C’est donc une dispute sur l’héritage politique de leur père que se livrent les azalistes. Le prochain mandat d’Azali, qui est déjà acté puisque les élections 2024 ne sont qu’une mascarade, une formalité, sera sous le signe des intrigues de palais. Les querelles byzantines risquent de miner la CRC les cinq prochaines années.
La vieille garde du parti a été affecté à des postes d’ambassadeurs à l’étranger pour faire place nette aux ambitions du prince héritier. Celles-ci sont soutenues par une personnalité de poids dans la mouvance présidentielle, la première dame qui joue un rôle influent en coulisses, dans les prises de décisions.
Le fait que le poste de Chayhane à Comores Télécom soit attribué à un proche de Houmed Msaidie et le retour de Belou comme Directeur de Cabinet, indiquent que les faucons de Beit Salam, les partisans de la ligne dure, Belou et Msaidie, ont réussi à imposer leur position au président, même si ces deux acteurs clés du gouvernement sont parfois en désaccord.
Si la guerre de succession de l’Apres-Azali est ouverte, avant même qu’il entame son mandat, cela démontre que de toute évidence il se lance dans le mandat de trop et qu’il n’a pas préparé sérieusement le passage de relais.
