Anissi Chamsidine ne sera pas candidat aux élections de 2024 – Al Comorya

Le gouverneur de l’île autonome d’Anjouan a annoncé qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession lors des prochaines élections des gouverneurs des îles prévues en janvier 2024.

Dans une allocution à Dar Najah, siège de l’exécutif anjounais, il a déclaré à ses soutiens qu’il souhaitait mener « le navire à bon port et laisser d’autres commandants prendre la responsabilité de le naviguer. »

Anissi Chamsidine est revenu sur son rôle de gouverneur dépouillé de toutes ses compétences depuis la réforme constitutionnelle de 2018. « Je suis comme un commandant d’un navire qui n’a aucun moyen de le naviguer et qui se laisse emporté par les vents. »

ironiquement, il a soutenu le oui lors du référendum pour cette nouvelle constitution qui allait restreindre pour ne pas dire enterrer l’autonomie des îles.

Pour expliquer pourquoi il ne sait jamais opposé au gouvernement central, il affirme avoir prêté serment à la Mecque en 2010 devant les anciens Présidents Sambi et Ikililou qu’il n’ira jamais à l’encontre du gouvernement de l’Union. Une excuse qui a du mal à convaincre.

Anissi Chamsidine et Azali Assoumani ont toujours entretenu des relations tendues parsemées d’altercations verbales en public sans jamais aller jusqu’à la rupture. Même si le gouverneur sortant se représentait, il n’est pas dit que la mouvance présidentielle l’aurait soutenu.

Si lors de son premier mandat de 2011 à 2016, il avait entrepris des initiatives intéressantes comme le lycée d’excellence, lors de son second mandat de 2019 à 2024, il était devenu l’ombre de lui-même, se soumettant au bon vouloir d’Azali Assoumani, au point de se mettre littéralement au sol pour d’effectuer des pompes à l’aéroport.

À ses débuts, Anissi Chamsidine était un Sambiste convaincu, mais lorsque celui-ci quitta le pouvoir, il s’éloigna de lui pour s’aligner sur ceux qui contrôlaient le gouvernement peu importe leur couleur politique. Après avoir abandonné Sambi, il est devenu un grand soutien de Mamadou lors de la présidentielle de 2016, celui-ci ayant perdu il retourna sa veste pour soutenir Azali Assoumani.

Une duplicité qui lui a valu la méfiance de tous et qui au final ne lui a pas servi politiquement. L’on retiendra de son aventure politique le fait que c’est un grand patriote, attaché à l’unité de la nation, qui s’est battu en sens propre comme au figuré contre le séparatisme et qui n’a pas hésité à aller courageusement contre les positions du gouvernement Azali lors de l’opération Wuambushu.

Reste à savoir quelle direction prendra sa carrière politique dans les années qui viennent.

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