
Le Front Commun a tenu une conférence de presse à Paris, le samedi 23 septembre 2023.
Étaient présents un trio représentatif des trois îles indépendantes, l’ancien ministre Chaher Said Massonde, d’Anjouan qui est le Représentant du Front Commun à l’international, l’ancien Ambassadeur des Comores à l’ONU Soilihi Mohamed Soilihi SMS de Ngazidja, ainsi que l’ancien député Abdou Djabir du mouvement mohélien M17.
Deux thèmes ont dominé les interventions des trois opposants. Le premier est un éclaircissement suite au discours de Mamadou. Des voix s’étaient élevées dans l’opposition pour critiquer le fait qu’il n’avait pas mentionné l’ex Président Sambi. les prisonniers politiques en général et les personnes tuées.
« L’objectif de Mamadou était uniquement de mettre fin aux divisions qui régnaient dans le Front Commun au sujet des élections de 2024. Ce n’était pas par haine envers Sambi ou les anjouanais, qu’il n’a pas évoqué son cas. » Explique Chaher Massonde.
MSM affirme que Mamadou a innocenté Sambi auprès des hautes autorités qu’ils ont rencontrées en France, leur expliquant qu’il était plus impliqué dans l’affaire de la citoyenneté économique, en tant que Ministre des Finances que l’ex président.
Le deuxième sujet qui a dominé la conférence de presse est l’appel au boycott des élections de 2024. SMS a tenu a souligné le fait qu’il ne s’agit pas d’un désengagement passif, mais plutôt d’un combat actif pour l’abstention.
S’appuyant sur Abdou Djabir qui est docteur en Droit, ils ont rappelé que l’abstention est une forme d’expression démocratique. Elle permet de mettre en évidence l’absence de représentativité et donc de légitimité des élus.
Le politicien Mohelien a rappelé que lui qui était candidat a de multiples reprises et il n’avait jamais vu des fraudes électorales aussi grossières que celles de 2019.
« Alors que les électeurs faisaient encore la queue pour aller voter, en plein après-midi, les militaires sont rentrés dans les bureaux de vote et sont partis avec les caisses » remémore t-il à ceux qui veulent participer une nouvelle fois sans conditions ni garantis.
Abdou Djabir a insisté sur l’importance de la constitution de 2001, qui a apporté une relative stabilité au pays jusqu’à l’arrivée d’Azali Assoumani en 2016. Il pose une question aux partisans du Chef de l’Etat: « Qu’est-ce qu’il peut bien réussir à faire dans les 5 prochaines années, alors qu’il a échoué durant ses 14 ans au pouvoir? »
SMS de son côté, a laissé entendre une complicité de l’armée en évoquant le rôle jouer par le Chef d’Etat Major Youssouf Idjihadi qui selon lui a été promu Général non pas parce qu’il s’est battu contre Wuambushu mais pour avoir forcé le président de la CENI, Feu Djaza, à proclamer les résultats en faveur d’Azali Assoumani en 2016.
Une façon de dire aux opposants qui vont aux élections qu’ils ne se battent pas uniquement contre la CRC mais aussi contre une armée devenue partisane, si l’on en croit les propos des learners du Front Commun.
Chaher Massonde a dénoncé les dissidents qui usurpent le nom du Front Commun et créé de la confusion. «On respecte leur décision d’aller aux élections mais qu’ils le fassent avec leur propre nom et pas celui du Front Commun » avant de retracer l’historique de ce mouvement.
