La nouvelle route du sud et le potentiel économique du Mbadjini

La nouvelle route du sud libérera t-elle le potentiel économique de la région Mbadjini?
Cela fait des années que les territoires du sud vivent un calvaire à chaque déplacement en voiture. Mais tout cela ne sera bientôt qu’un mauvais souvenir.


Une fois achevée la RN2, route nationale qui relie Moroni au sud de l’île de Ngazidja, peut servir de catalyseur au développement économique du Mbadjini.

Cette grande région n’a jamais pu exploiter au maximum son potentiel, dû à l’absence d’infrastructures adéquates. Les choses sont en train de changer. La réhabilitation de la grande route et l’ouverture de la centrale solaire qui produit 3 mégawatts, sont deux facteurs clés qui peuvent booster l’économie de ce territoire.

Le secteur touristique va en bénéficier. Les plages de Male et Shindini, qui sont désertées ces dernières années par les vacanciers, vont sûrement retrouver leur attractivité d’antan. Car avant la détérioration des routes, elles étaient des lieux de loisirs incontournables des années 80-90.

La stabilité de la fourniture d’électricité et la facilité d’accès en voiture, séduiront sûrement les investisseurs locaux ou étrangers à créer des nouvelles structures hôtelières.

Sachant que Uropveni et Shindini sont devenus des petits ports informels pour les passagers à destination ou en provenance de Moheli par voie maritime. Des milliers de personnes affluent dans ces localités. Lorsque la route sera achevée et que le temps de trajet jusqu’à Moroni sera divisé par 2, on peut s’attendre à un boom dans ce domaine.

Le Mbadjini est la plus grande région des Comores. Elle compte 44 localités. 2 préfectures et 5 communes. Elle est riche d’un point de vue agricole surtout dans le Pimba et ses côtes sont connues pour leurs eaux poissonneuses.
Avec un véritable plan de développement régional le Mbadjini peut devenir un pôle économique avec le soutien de sa diaspora, qui est très active. Certains villages sont des viviers de cadres supérieurs bien formés, à l’instar de Ntsinimwashongo.

Tout ce dynamisme retrouvé permettra à Fumbuni de sortir de sa torpeur. La grande ville du sud, qui a toujours joué un rôle de premier plan dans l’histoire des Comores, est tombée dans l’oubli ces dernières décennies. Elle était comme coupée du monde.

A n’en point douter, cette cité remplie d’intellectuels saura tirer son épingle du jeu et profiter pour faire de la capitale des Hinya Mdombozi, une place incontournable.

L’axe routier Moroni-Fumbuni, qui fait une quarantaine de kilomètres, est un projet qui a été initié par l’ancien vice-président Nourdine Bourhane, sous la présidence d’Ikililou Dhoinine. Les financements étaient obtenus auprès de l’Union Européenne. Mais à la suite de divergences à l’arrivée d’Azali Assoumani, le partenaire a changé, c’est la Banque Africaine de Développement qui a mis la main à la poche. Mais cela n’a suffit qu’à finir la première phase allant de Moroni à Mitsudje.

Après des années de retard dû à un manque de ressources financières. C’est finalement, encore une fois auprès de la BAD que le gouvernement a obtenu les 9,7 milliards supplémentaires nécessaires pour réhabiliter les 37 kilomètres qui vont de Mitsudje jusque dans le Mbadjini. La largeur de cette route est de 6 à 8 mètres. Les travaux avancent à grands pas, la phase de goudronnage enrobé a atteint la localité de Singani, tandis que les engins sont déjà en action à Shindini.

Seul point négatif, c’est le comportement inconscient des chauffeurs de Mbadjini, qui se permettaient de rouler sur le goudron à peine sec. Ils ont déjà provoqué plusieurs accidents dû à la vitesse, à tel point que la gendarmerie nationale sous le commandement de Loukman Azali a dû mener une campagne de sensibilisation ciblant la RN2, avec le syndicat de transporteurs Usukani wa Masiwa.

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