Les retraités continuent le combat. Cela fait des mois qu’ils ont entamés un bras de fer les opposant au ministère des Finances, pour obtenir d’une part, le paiement de leurs arriérés et de l’autre une revalorisation de leurs pensions du même ordre que celle dont ont bénéficié certains fonctionnaires.

Le collectif des retraités, a eu recours à tous les moyens pour obtenir gain de cause. Pourparlers avec les autorités, manifestation devant la Caisse de retraites, mais rien n’y fait. Lassés par les vaines promesses du Ministre des Finances Mze Abdou Chanfiou, ils ont décidé de poursuivre son ministère en justice.
« Ils ont reçu, trois convocations, ils ne se sont présentés à aucune. Si c’est avec cette arrogance et ce mépris qu’ils se comportent envers la Justice alors imaginez comment ils nous traitent, nous les retraités » Déplore Andjibou Said Ali.
Comme à son habitude, La justice Comorienne a rejeté leur requête, en la jugeant irrecevable car le collectif n’a pas d’existence juridique.
Loin de se décourager, les retraités ont fait appel cette fois en utilisant l’association des retraités.
«Nous ne sommes pas des retraités, mais des maltraités des Comores » regrette le portevoix de ce mouvement.
Il rappelle aux fonctionnaires et aux syndicats que ce combat n’est pas uniquement le leur, car la retraite est la destination finale de tout travailleur.
Selon Andjibou Ali Said, les cotisations prélevées et non versées s’élèvent à 5 milliards de nos francs, qui existent en écritures comptables au Trésor Public.
Les retraités ne blâment plus la Directrice de la Caisse de Retraite, Fatoumia Mouigni. Cette dernière affirme qu’on lui verse 190 millions kmf par mois là où il en faut 270 millions pour payer tous les retraités.
Le régime des retraites aux Comores, est le système par répartition. La durée minimale de cotisation est de 15 ans. Une réforme est plus que nécessaire pour mieux adapter la caisse de retraite, qui ne compte aujourd’hui que 30 000 affiliés seulement, à l’évolution du monde.
Le système tout entier est à revoir. D’autant plus que dans le modèle actuel, seulement 2,5% des actifs cotisent. Malgré l’obligation légale, les employeurs du secteur privé ne se donnent pas la peine d’affilier leurs salariés, seuls 7000 employés du privé cotisent.
On dit que l’on juge une nation à la manière dont elle traite ses anciens. Le mépris du gouvernement Azali envers les retraités en dit long sur les valeurs et les principes qui les animent.
