Droit de vote de la diaspora: La Cour Suprême rejette la requête de Maliza Said

La Cour Suprême rejette la requête de Maliza Said Soilihi sur le droit de vote de la diaspora.

L’avocate a réagi à cette décision:

« La Cour Suprême des Comores a décidé de rejeter notre requête visant à faire appliquer la loi sur le droit de vote de la diaspora. Le prétexte fallacieux serait l’irrecevabilité pour défaut de Qualité. On tente de nous faire croire que les citoyens ne peuvent réclamer l’application de leurs droits fondamentaux. On tente de nous faire croire que seuls les présidents, gouverneurs et députés ont ce droit. Dans ce cas, j’invite nos concitoyens à exiger de nos élus, qu’ils prennent leurs responsabilités. Nous ne voulons plus de leurs vaines promesses, nous voulons des actes. » a-t-elle dénoncé.

Dans un entretien qu’elle nous a accordé, Maliza Said Soilihi déplore que la Cour Suprême, se dérobe encore une fois et n’assume pas ses responsabilités, en évoquant à chaque fois l’incompétence ou l’irrecevabilité, dans la majorité des demandes formulées devant elle.

Elle appelle à plus forte implication citoyenne, car « nous ne sommes pas dans une royauté mais une démocratie, les gouvernants doivent être au service du peuple. »

Dans un communiqué qu’elle a publié sur ses réseaux sociaux, elle conclue en prenant l’histoire et le peuple à témoin:

«Encore une fois, la Cour suprême participe à la perte de confiance de nos concitoyens envers la justice. Mais je rappelle les deux valeurs qui dictent aujourd’hui notre démarche: Tarehi Hakime na Haki Kezama.

L’histoire retiendra celles et ceux qui ont piétiné nos droits. Qu’ils sachent qu’en aucun cas, nous ne renoncerons à réclamer le respect de la loi. Si la justice nationale ne sait pas le faire, allons donc saisir les juridictions supranationales. Notre détermination ne souffre d’aucune faille

Maliza Said Soilihi est une avocate au barreau de Moroni et Marseille. Elle est une spécialiste en droit public et droit international. C’est une ex conseillère municipale de Marseille.

Très active aussi bien aux Comores qu’en France, elle a fait du droit de vote de la diaspora dont elle est issue, son cheval de bataille.

Élevée dans une famille très politisée, certains lui prête des ambitions politiques aux Comores. Nous l’avons questionné sur le débat concernant la participation ou le boycott des élections de 2024, elle s’est déclarée contre la politique de la chaise vide.

Quant à une éventuelle candidature au poste de gouverneur de Ngazidja, elle n’a ni confirmé ni infirmé, préférant botter en touche. « Ce n’est pas le moment opportun, quand le moment sera venu, je vous appellerai tous pour vous informer de ma décision. »