Une conférence de presse a eu lieu ce mardi 25 juillet dans l’affaire des quatre journalistes poursuivis pour diffamation et injure, par le directeur opérationnel de l’ORTC Hablani Assoumani.
Par Mohamed Moussa AlComorya

Les avocats des accusés, Maître Said Mohamed Said Hachim et Fahmi Said Ibrahim ont dénoncé un dossier vide et exprimé leur sérénité quant à un verdict favorable à leurs clients contre qui le parquet a requis un an de prison et une interdiction d’exercer leur métier, lors du procès qui s’est déroulé le 22 juin 2023.
Pour les deux ténors du barreau de Moroni, hormis une énorme surprise, le délibéré prévu le 27 juillet leur donnera raison car les accusations contre Andjouza Abouheir, Abdallah Mzembaba, Toufé Maecha et Oubeidillah Mchangama, ne tiennent sur rien puisqu’aucun d’eux n’a cité le nom du plaignant et que celui-ci a reconnu devant le juge qu’il ne s’est pas senti visé par les dénonciations d’abus sexuels au sein de la ORTC.
Si le but de ce procès était d’intimider les journalistes afin qu’ils ne dénoncent plus les agressions sexuelles et les abus de pouvoir c’est l’effet inverse qui s’est produit. Le 14 juin Toufé Maecha, après avoir démissionné de son poste de directeur de l’information à l’ORTC, a publié un article dans la Gazette des Comores, intitulé » Agressions sexuels à l’ORTC, ma part de vérité » et dans lequel il dénonce courageusement avec force détails, les dérives, attouchements et harcèlement que subissent les journalistes femmes au sein de la télévision nationale.
Il est fort regrettable qu’au lieu que le ministère public ne cherche à rendre justice aux victimes de ces abus sexuels, il préfère intimider les journalistes pour que par leur silence, ils couvrent ces injustices et ces crimes.
Hablani Assoumani en portant plainte, s’est accusé lui-même. Comment comprendre que sur le million de comoriens qui existe au monde, il est le seul à s’être senti accusé par les dénonciations de ce comportement alors que, pas une seule fois son nom n’a été cité par les journalistes? Il confirme le vieil adage qui dit « qui se sent morveux se mouche » ou un autre qui dit « qui s’excuse s’accuse ».
l’ORTC a des centaines d’employés, il est le seul qui a senti le besoin de laver son nom, qui n’a pourtant jamais été cité. Sa proximité avec le pouvoir, le pousse-t-il à croire qu’il peut tout se permettre? Si jamais les journalistes venaient à être condamnés, il s’agirait là d’une confirmation que nous avons à faire à une justice aux ordres d’un clan.
