Le fils de Bobocha alerte sur l’état de santé de son père – Al Comorya

Ahmed Abou Inssa, fils du célèbre détenu Bobocha, a confié à Al Comorya que son père serait privé de visite médicale et souffrirait de maux de ventre et de boutons recouvrant tout son corps.

Il déplore que son père soit maintenu dans une cellule en isolement au sein du camp militaire de Mde, malgré son jugement. Toutes les demandes effectuées par sa famille pour que Bobocha soit transféré à Anjouan sont restées vaines.

Ahmed Abou Inssa affirme avoir écrit à la Commission des Droits de L’Homme, pour signaler que l’état de santé de son père se détériore, mais il n’a reçu aucune réponse de la part de cette institution.

L’Affaire Bobocha avait défrayé la chronique à plusieurs reprises. Mohamed Inssa Alias Bobocha est un citoyen comorien arrêté à Madagascar une première fois en juillet 2020 et renvoyé aux Comores, par les autorités malgaches à bord d’un vol spécialement affrété pour l’occasion.


Il est accusé d’être parmi les comploteurs de « l’attentat » raté visant à faire exploser en plein vol l’avion devant emmener Azali Assoumani le 21 avril 2020 d’Anjouan vers Moheli.

En novembre 2020, profitant de l’euphorie autour d’un match de l’équipe nationale, il avait réussi à s’évader de la prison de Moroni. De sa cachette, il publiait des messages audios sur les réseaux sociaux narguant le gouvernement, avant d’être arrêté de nouveau à Madagascar en janvier 2021, puis extradé malgré les protestations des avocats et militants des droits de l’Homme , qui soulignaient son statut de demandeur d’asile et les risques qu’il encourait s’il retombait entre les mains des autorités comoriennes.

Durant presque trois mois, après son retour sur le sol comorien, nul ne savait où il se trouvait. Le 12 mars 2021, son avocat Maître Gérard Youssouf avait dénoncé une détention illégale et arbitraire. Il affirmait avoir fait le tour des prisons sans trouver de trace de son client. Il avait soulevé la question de l’existence de prisons secrètes ou de détention sur une base militaire.

Un rapport d’experts indépendants de l’ONU avait même dénoncé cette disparition « Nous condamnons avec la plus grande fermeté la détention secrète de M. Bobocha depuis son extradition manifestement illégale de Madagascar aux Comores, le 27 janvier 2021 » ils avait souligné que « La disparition forcée ne peut être justifiée en aucune circonstance et peut s’apparenter à une forme de torture et de mauvais traitement »


Le 23 mars 2021, Al Comorya avait interrogé le Ministre de la Justice, Mohamed Houssein Djamalilayl sur le sort de l’opposant Mohamed Inssa. Le Garde des sceaux révéla alors enfin où se trouvait le détenu. Selon lui, Bobocha s’étant échappé à plusieurs reprises, des mesures exceptionnelles ont été prises. Une prison annexe a été créée par arrêté spécialement pour lui dans le camp militaire de Mde.

Dans un autre entretien avec Al Comorya en avril 2021, sur le sort de l’opposant, la présidente de la Commission des Droits de l’Homme, Madame Sittou Raghadat avait assuré qu’elle avait rendu visite à Bobocha et s’être entretenue avec lui sur ses conditions de détention. A la fin de sa visite elle a rédigé un rapport qu’elle a communiqué à la communauté internationale.

Inssa Mohamed a finalement été condamné à 8 ans de prison ferme par la Cour de Sûreté de l’Etat le 21 mars 2022.

Quelque soit le crime pour lequel il a été condamné, Bobocha a le droit à une visite médicale et les soins de santé nécessaires ne pas les prodiguer c’est une énième violation des droits de l’Homme pour laquelle l’Etat comorien peut de nouveau être condamné par les organismes internationaux.

Mohamed Moussa AlComorya

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