
Le parti présidentiel, CRC, a tenu une conférence de presse ce jeudi 11 mai, en réaction à la rencontre entre les délégations comorienne et française à Paris, ainsi qu’aux sorties médiatiques d’Azali Assoumani autour de l’opération Wuambushu à Mayotte.
Le Secrétaire National de cette formation politique, Belou s’est lancé dans un discours dithyrambique et a couvert de louanges le Chef de l’Etat, comme s’il venait de remporter une victoire diplomatique. Pourtant, le locataire de Beit Salam, est rentré bredouille, puisqu’il a perdu le bras de fer dans lequel il s’était engagé, en acceptant la reprise des expulsions de Mayotte.
À son arrivée sur le tarmac de Hahaya, conscient qu’il n’y a pas de quoi pavoiser, Azali a tenu un discours défaitiste: « nous n’avons pas la force, mais celui qui n’en a pas dans les bras, qu’il en ait dans la bouche » a-t-il déclaré devant ceux qui sont venus l’accueillir.
C’est sur ce même ton fataliste que Belou s’est exprimé. « Nous n’avons pas les moyens de nous battre, alors il nous reste que le dialogue. »
Des propos déconcertants de la part du Chargé de La Défense, qui est supposé assurer notre sécurité. Il reconnaît l’inutilité de notre armée, puisque n’importe quel pays peut venir occuper l’île comorienne de son choix, nous n’avons pas la force de résister.
Face à ce genre de constat, un gouvernement qui se respecte tire les conclusions de cette impuissance. Soit, il propose une nouvelle stratégie de sécurité nationale. Soit, il a le courage d’abolir l’Armée. Car à quoi bon dépenser chaque année une partie non négligeable de notre budget national pour entretenir des forces de sécurité inutiles?
De nombreux pays du monde, n’ont pas d’armée et se portent bien. Parmi eux nos voisins de l’île Maurice. Ils n’ont que la Police, les garde-côtes et quelques forces spéciales. Le Panama, Iceland et Costa Rica n’ont pas d’armées non plus.
Les sommes que nous économiserons pourront être orientés vers notre système de Santé et l’Education Nationale qui en ont grand besoin.
Ce qui est effarant, c’est que Belou a nié que les 150 millions du PDFC soient liés à la question de Mayotte. Pourtant c’est écrit noir sur blanc.
« conjointement, dans les meilleurs délais, un plan de coopération franco-comorien pour la lutte contre les trafics d’êtres humains. Ce plan sera mis en place par les services comoriens compétents avec l’appui de l’expert technique français déployé auprès du ministre de l’Intérieur comorien, de l’attaché de défense et de l’attaché de sécurité intérieure auprès de l’Ambassade de France à Moroni et en lien avec la préfecture de Mayotte »
Le gouvernement Azali a accepté cette mise sous tutelle. Si au moins, il avait exigé la réciprocité, à savoir que des officiers comoriens soient déployés à Mayotte, mais vous savez très bien que ni les mahorais ni les français n’auraient accepté une telle humiliation.
Seul le gouvernement Azali est assez docile pour pouvoir accepter une telle violation de sa souveraineté.
Pire encore l’accord cadre reconnaît que les comoriens qui se rendent à Mayotte se rendent coupables d’immigration illégale.
« L’Union des Comores s’engage en particulier à déployer, dans les meilleurs délais, en partenariat avec la France, sa flottille de garde-côtes entre Anjouan et Mayotte en vue de contrôler les mouvements en direction de Mayotte, contrôler les ateliers de fabrication de kwassas et à démanteler ceux dont l’activité concourt à l’immigration illégale »
En signant un document qui contient les mots « immigration illégale », le gouvernement Azali reconnaît indirectement que Mayotte est française. Le fait qu’ils ne s’en rendent pas comptent montre qu’ils n’ont tiré aucune leçon de l’histoire, puisque la France a usé de ce genre de piège sémantique, en 1974 en inscrivant « consultation des populations » au pluriel, ce qui lui a permis de dire que les résultats seront comptés île par île, puisque ce sont les populations et non la population.
Belou n’a-t-il pas lu le document cadre ou ment-il impunément aux comoriens?
Tout ce fiasco démontre avec quel amateurisme, notre pays est dirigé. Le fait qu’ils convoquent la presse pour s’autogongratuler et s’adresser un autosatisfecit démontre à quel point ils sont déconnectés du monde réel. Ils accueillent une défaite diplomatique en chantant.
Mohamed Moussa AlComorya
Catégories :Edito & Opinions, Infos & actu, Siasa
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