La télévision nationale est au cœur d’une polémique, suite à des accusations d’attouchements sexuels. Une pluie de plaintes a été déposée contre les journalistes ayant évoqué l’affaire dans ce qui s’apparente à une tentative d’intimidation.

Photo: SNJComores, le 6/02/2023
Toufé Maecha, directeur de l’information à L’ORTC et journaliste à La Gazette des Comores, a été auditionné par la gendarmerie nationale ce lundi 6 février 2023, dans le cadre de l’affaire des accusations d’agressions sexuelles au sein de l’office de radio et télévision des Comores.
À sa sortie, il a regretté qu’au lieu qu’une enquête sérieuse soit menée par les gendarmes sur les accusations d’attouchements, ces derniers tentent des manœuvres d’intimidations envers les journalistes.
Vendredi 3 février, c’était le tour du journaliste d’Al Watwan et correspondant de RFI aux Comores, Abdallah Mzembaba de répondre à une convocation des gendarmes.
Il est informé qu’une plainte pour diffamation a été déposée contre lui, par Hablani Assoumani, directeur opérationnel de l’ORTC, pour avoir évoqué l’affaire dans un reportage diffusé sur la radio internationale.
« Pour info, je n’ai à aucun moment cité la personne à l’origine de cette plainte, dans mon reportage. Merci de lui demander pourquoi elle se sent visée? » s’interrogera Abdallah Mzembaba.
La veille, le jeudi 2 février, c’était la journaliste Andjouza Abouheir qui avait ouvert le bal des auditions à la brigade de recherche. Elle y est sortie après 3 heures d’interrogatoires avec deux plaintes contre elle. L’une de la part de la télévision publique et la seconde venant du même Hablani Assoumani.
C’est elle, qui a courageusement révélée l’affaire lors de son discours devant Azali Assoumani, le 17 janvier 2023 en tant que vice-présidente du syndicat national des journalistes comoriens.
La direction de l’ORTC s’est fendue d’un communiqué de presse indiquant qu’elle a « immédiatement enclenché une enquête interne pour s’enquérir des tenants et aboutissants de cette affaire. »
Elle affirme porter plainte contre ceux qui alimentent les « suppositions du syndicat » et précisant que « les journalistes sont des justiciables comme les autres ».
L’ORTC dit s’étonner de ce qu’elle qualifie de « soutien incongru de l’ambassade de France » et l’accuse « d’immixtion dans une procédure judiciaire en cours ». La représentation diplomatique française avait apporté son soutien aux journalistes dans un tweet « Les lanceurs et lanceuses d’alerte qui ont signalé publiquement des informations d’intérêt public méritent d’être protégés » peut-on y lire.
Il est tout de même surprenant qu’une personne qui n’est citée nulle part, aille porter plainte contre des journalistes qui n’ont jamais parler de lui. On dit que, qui se sent morveux se mouche. Au delà de la présomption d’innocence qui s’applique à tous, si Hablani Assoumani se sent accusé sans que son nom soit cité, il n’y a pas besoin d’être Sherlock Holmes pour s’interroger sur sa possible culpabilité.
Étant un proche du pouvoir, il donne l’impression d’utiliser la gendarmerie et la justice pour intimider, tout ceux qui serait tenté d’évoquer cette affaire d’attouchements sexuels.
Mohamed Moussa AlComorya
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