L’ambassade de France aux Comores a publié un communiqué dénonçant ce qu’elle qualifie de « contenus accusatoires et haineux diffusés sur les réseaux sociaux » à son encontre.

Une pétition en ligne demande l’expulsion de l’ambassadeur de France Sylvain RIQUIER pour avoir encouragé et financé un match d’homosexuels. «le gouvernement français dévoile actuellement au monde entier ses intentions de détruire la culture et les coutumes comoriennes et de violer la religion musulmane aux Comores » peut-on lire dans le texte accompagnant cette pétition et signé « gouvernement de transition en Exil ».
Des accusations rejetées en bloc, « L’ambassade n’a pas organisé ou financé le match de football à Mirontsy dont elle a appris l’existence par la presse. » indique le communiqué de l’ambassade. La chancellerie française, y voit la main du Kremlin. « Ces procédés portent la signature des réseaux hostiles pro-russes »
Des accusations bien étranges quand on sait que la quasi-totalité de la classe politique comorien n’a d’yeux que pour la France.
Bien malin celui qui saura citer un politicien comorien de renom qui soit hostile à la France ou pour la rupture des relations diplomatiques avec Paris.
Même les membres de ce gouvernement de transition en exil résident pour la plupart en France. Hormis quelques excités du net, aucune personnalité comorienne d’influence n’est ouvertement pro-russe.
Il semble que le pouvoir en place, cherche à créer une menace russe inexistante aux Comores et coller l’étiquette de pro-russe à ses adversaires politiques, à fin de paraître comme le meilleur rempart contre ce « danger » auprès de Paris.
Le directeur général du journal d’Etat Al Watwan Maoulida Mbae, a été démis de ses fonctions, après une interview de l’ambassadeur de Russie.
Se voulant plus royalistes que le roi, le gouvernement comorien considère que laisser s’exprimer la Russie dans un média d’état est une faute. Pourtant les russes s’expriment dans les médias français à longueur de journée.
Le 19 janvier 2023, le ministère des Affaires Etrangères des Comores s’était fendu d’un communiqué pour défendre l’Ambassadeur de France et promettre une enquête judiciaire sur les auteurs de cette pétition.
Ce qui parait complètement absurde pour une pétition qui était passée inaperçue et qui n’avait recueilli que 10 signatures.
« Convoqués par les autorités, les organisateurs de ce match ont présenté des excuses et ont affirmé n’avoir jamais évoqué l’ambassade de France dans leurs déclarations » selon le MAE.
Cet excès de zèle à défendre l’ambassade de France contraste avec le silence assourdissant de ce ministère lorsque des comoriens ont besoin d’être défendu quelque part sur cette planète.
Sur la question du match en lui-même, il soulève la question de la place des LGBT dans la société comorienne. Ils ne subissent aucune persécution. Ils sont parfois mis en avant. Dans les mariages de certaines localités il n’est pas rare qu’un homme efféminé et ouvertement gay soit le chanteur vedette dans les cérémonies de femmes. Sans que cela ne choque personne.
Mais cette tolérance est due au fait que cette activité sexuelle reste privée. Même les plus conservateurs font semblant de ne pas savoir que ce phénomène existe.
C’est lorsque ça devient public que cela pousse certaines franges de la population à réagir de manière hostile. Car l’expression de toute forme de sexualité en public, même celle des hétérosexuels n’est pas socialement acceptable dans notre civilisation afro-musulmane.
Les personnes qui se cachent derrière ce genre d’initiative ne rendent pas service aux homosexuels des Comores. Car en les poussant à ce genre d’actes qui seront interprétés comme des provocations, ils ne feront que radicaliser l’opinion et provoquer des persécutions qui n’existaient jusqu’à lors.
Mais c’est peut-être le but rechercher. Créer des incidents homophobes pour que des activistes puissent justifier des appels à la lutte contre l’homophobie aux Comores. Ainsi vouloir résoudre un problème qu’ils ont inventé de toutes pièces.
Mohamed Moussa AlComorya
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