Selon un communiqué publié par la présidence de l’Union des Comores, une solution a été trouvée dans le bras de fer entre Moroni et Nairobi qui se disputaient la présidence de l’Union Africaine pour l’année 2023, qui revient à la région de l’Afrique de l’Est.

Selon Beit Salam, le Kenya a décidé de retirer sa candidature après les discussions et négociations entre le président comorien Azali Assoumani et son homologue kenyan William Samoe Ruto lors du Sommet Afrique – Etats-Unis qui se tenait dans la capitale américaine.
« Cette décision cruciale, prise au moment opportun, confirme la grandeur de la nation kenyane mais aussi la grande sagesse de ses dirigeants ainsi que leur engagement en faveur de la promotion de l’unité et de la stabilité de la région de l’Afrique de l’Est.
Ainsi, au nom de l’ensemble du peuple comorien et en son nom propre, le Président AZALI Assoumani exprime ses chaleureux remerciements et sa profonde gratitude au Président William RUTO et salue sa grandeur d’esprit ainsi que son leadership éclairé qui a fait prévaloir le consensus au lieu de la confrontation, sur cette question importante. » Indique le communiqué datant du 19 décembre 2022.
La présidence de l’Union Africaine est tournante chaque année entre les cinq zones géographiques du continent( Nord, Sud, Est, Ouest et centre).
Après la R.D.Congo pour le Centre, Le Sénégal pour l’Ouest, c’est autour de L’Est. L’Union des Comores occupait déjà la vice-présidence et la suite logique était la présidence selon ce sytème préétabli.
Ce n’est donc pas, à la personne d’Azali Assoumani que revient ce poste, comme ne manqueront pas de se targuer ses partisans, mais plutôt à l’Etat Comorien et cela peu importe qui en est le Chef de l’Etat. Que le président s’appelle Azali, Houmadi ou Ahamada, la présidence reviendrait aux Comores.
Si tout se déroule comme prévu, c’est en février 2023, lors du Sommet à Addis Ababa qu’Azali sera nommé Président de l’organisation pour une année.
Le Kenya a voulu usurper ce siège sans doute parce qu’il estimait que la diplomatie comorienne n’a pas les reins assez solides pour faire face aux dossiers brûlants du moment.
Les défis qui l’attendent sont nombreux. Les crises qui découlent des coups d’état en Afrique de l’Ouest, du Mali au Burkina Faso en passant par la Guinée, risquent de le placer dans une situation pour le moins cocasse, lui qui est arrivé au pouvoir lors d’un putsch militaire en 1999. De quelle crédibilité disposera-t-il pour condamner un acte qu’il a lui-même commis.
La guerre à l’Est du Congo contre la rébellion du M23 et les tensions que cela provoque avec le voisin Rwandais nécessitera une habilité diplomatique pour être résolu. Il en va de même pour le conflit armé du Tigré contre l’Ethiopie.
Autre dossier, l’adhésion de l’Union Africaine en tant que membre du G20. La candidature sera examinée lors du prochain sommet en Inde.
Azali Assoumani et le ministre des Affaires Étrangères Dhoihir Dhoulkamal ont-ils les épaules pour porter une telle mission?
La diplomatie comorienne connue pour souvent s’aligner sur les positions de certaines nations ne risque-t-elle pas de voir sa présidence cannibalisée par ses puissances tutélaires?
L’Union des Comores a t-elle les moyens de ses ambitions? Nous y reviendrons.
Mohamed Moussa AlComorya

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