Samedi 3 décembre 2022, a débuté à Moroni, la réunion de suivi de la Conférence des partenaires au développement des Comores CPAD qui s’était déroulée en décembre 2019 à Paris.
C’est donc une conférence dont le thème est une autre conférence et qui débouchera sûrement sur une myriade de commissions et de comités de suivis pour au final peu d’avancées concrètes sur le terrain.
Faire ce constat, ce n’est pas souffrir de pessimisme chronique mais plutôt faire montre de réalisme. D’ailleurs, les principaux participants à la réunion ont pour la première fois, dans un éclair de lucidité, reconnu qu’il y a un fossé énorme entre les ambitions affichées et la mise en œuvre, entre la programmation et la réalisation.
Chaque année, des millions de dollars sont annoncées par les partenaires internationaux, pour financer moult projets de développement, mais ils peinent à voir le jour.
À qui la faute? Telle est la question posée par Azali Assoumani lui-même lors des discussions, ce qui a ouvert la voie à des échanges d’une rare franchise.
« Les événements exogènes tels que le Covid-19 c’est compréhensible, mais est-ce que sur le plan endogène, il n’y a pas des problèmes? » s’interroge le Chef de l’Etat.
Le ministre des finances Mze Abdou Chanfiou a rappelé qu’il s’agit d’une problématique qui concerne de nombreux pays africains. Pourquoi il y a du retard quand les ressources sont disponibles?
« La Banque Mondiale et les autres institutions financières ont mis à notre disposition des montants importants, mais on a du mal à mettre en œuvre les projets. Est-ce la faute des procédures mises en place par ces organisations? Il y a aussi beaucoup de faiblesses à l’intérieur du pays, un manque de ressources humaines, mais aussi une administration parfois lourde. » Réplique l’argentier du gouvernement.
Pour la nouvelle ambassadrice de l’Union Européenne, Isabelle Delattre Burger, les raisons sont multiples, notamment les « lourdeurs de l’administration comorienne, le manque de capacités, manque de compétences parfois, mais aussi, et je suis désolé d’employer ce mot, une corruption qui entrave la bonne marche des affaires » a-t-elle répondu.
Un franc-parler qui fait du bien à entendre et qui a été applaudi par le public présent. Évoquer l’incompétence et la corruption qui gangrènent l’administration comorienne devant Azali Assoumani, est une première que l’on ne peut que saluer.
C’est en ayant le même niveau d’exigence d’intégrité et de compétences pour les dirigeants qu’ils soient africains ou européens que l’on pourra faire avancer les choses.
Les partenaires bilatéraux et multilatéraux ont trop souvent caressé dans le sens du poil les gouvernements en place, par peur de l’incident diplomatique, les laissant, ainsi se complaire dans une certaine médiocrité.
Piqué au vif, le Directeur de Cabinet du Président, Youssouffa Mohamed Ali Belou, a voulu dédouaner la partie comorienne de toute responsabilité et faire porter le chapeau aux partenaires internationaux les accusant de ne pas avoir de réelles représentions aux Comores puisque leur résidence est à Madagascar. «Leurs agences ici ne sont sont que des boites aux lettres. »
C’est une remarque désobligeante envers tous ces coopérants qui se donnent corps et âme pour le développement de notre pays. Mais surtout c’est inexact puisque, par exemple, le système des Nations Unions à une dizaine d’agences présentes dans notre pays.
Nous sommes les premiers responsables. Nous ne cesserons de l’écrire sur ce site, le sous-développement des Comores, n’est pas la résultante d’une absence des ressources financières, mais plutôt la conséquence d’une mauvaise gouvernance.
Nous avons un nombre pléthorique de politiciens qui occupent des postes clés dans l’administration publique sans aucune compétence. La proximité avec le parti au pouvoir est le seul critère qui détermine qui occupe quelle place. Il nous manque des hauts fonctionnaires issus des différentes Écoles d’Administration Publique de ce monde.
On dit que le pouvoir politique est la tête et l’administration est le bras. Chez nous, la tête veut aussi jouer le rôle du bras, c’est ce qui nous conduit à la catastrophe.
Tant que nous n’aurons pas de sytème de méritocratie, rien ne changera. Les défis qui attendent notre pays ne sont pas du ressort de la politique politicienne. Il nous faut un corps des administrateurs de l’Etat, diplômés dans ce domaine et qui ne changent pas à l’arrivée de chaque nouveau gouvernement.
La diaspora regorge de jeunes experts et ingénieurs en tout genre qui préfèrent aller servir sous d’autres cieux car notre pays ne leur offre pas les opportunités qu’ils méritent.
C’est en faisant enfin la différence entre le gouvernement qui est le pouvoir politique et une administration dirigée par de hauts fonctionnaires recrutés sur la base de la méritocratie et non leurs couleurs politiques, que l’on finira par voir le bout du tunnel.
Mohamed Moussa AlComorya
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Nous sommes convaincus à l’ignorance qui entrave notre pays mais vous aussi la France, l’union européenne, banque mondiale et autres. Vous encouragez le désordre, le sous développement au Comores a la presence du franc colonie française (FCFA). Cette monnaie est le fardeau qui entrave la misère car personne ne se nourrit jamais par les billets du banque. Mais plutôt par les produits intérieure brute PIB voilà pourquoi mon pauvre ne cesse de plongés dans la misère.
Pouvez vous me dire une société créée par ces bailleurs ? Incompétence et l’hypocrisie tué mon pauvre pays.
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DAIKA HAMADI ex WAVESTONE, elle est proche du Pouvoir.
Elle est capable d entraîner une dynamique positive qui entraîne des réalisations concrètes sur le terrain.
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