L’historien comorien Kays Soilihi réagit à un article paru sur Mayotte 1ère, le 1 novembre et intitulé « Des chatouilleuses racontent leur combat ».
Merci maman Halima pour ton courage, celui d’avoir enfin osé dire une vérité souvent occultée de l’autre côté de Mayotte, à savoir la violence et la brutalité des méthodes des Sorodas « on cachait des cailloux sous nos vêtements « .
D’ailleurs, selon des témoignages en notre possession, le drame du 13 octobre 1969, la mort de la regrettée Zakia Madi, résulte d’un enchaînement d’un cycle de violences inauguré par les Sorodas eux-mêmes.
Il faut le dire en toute franchise, car la présence ce jour-là de ces femmes même sur le lieu du drame témoigne déjà du caractère belliqueux des Sorodas.
Pourquoi aller bousculer et violenter un Mahorais partisan de l’unité de l’Archipel et indépendantiste nommé conseiller économique à Paris, en l’occurrence Ahmed Soilihi, sur le point de partir rejoindre son poste, lequel était précédemment occupé pourtant par Marcel Henry, devenu fer de lance des séparatistes?
La présence des Chatouilleuses et les méthodes violentes ont engendré l’enchaînement de violence qui a causé la perte de cette comorienne de Ouangani-Mayotte.
Zakia Madi a perdu la vie. Les uns affirment qu’elle est victime d’une grenade de la garde comorienne, Jean Martin parle d’une noyade suite à un aveuglement de lacrymogène, et, quant au préfet de l’époque il m’ a affirmé que la victime a fait une hémorragie suite au bousculade, probablement piétinée, car elle était enceinte de 7 mois » ( entretien réalisé avec l’ancien préfet le 19 Mai 2022). »
La seule vérité irréfutable, c’est la mort de notre compatriote Zakia Madi (paix à son âme). S’agissant de la cause de son décès, mystère.
L’appellation « Chatouilleuse » est sans aucun doute une grande réussite en matière de communication puisque ce doux vocable à lui seul a suffi de jeter un voile sur les pratiques et des méthodes brutales des Sorodas de Mayotte contre les autres frères et sœurs de l’Archipel et surtout contre leurs propres frères et sœurs Mahorais partisans de l’unité de l’Archipel et donc favorable à l’indépendance.
Ces deux honorables dames de la cause mahoraise confirment que le mythe d’un mouvement de femmes inoffensives n’est qu’un écran de fumée, un tissu de mensonges car les Sorodas n’hésitaient pas de jouer la corde de la violence.
Mama Halima confirme ici qu’elles cachaient des pierres ( cailloux : Mawe), des projectiles, dans leurs vêtements » [ lesquels étaient jetés sur les forces de l’ordre et des autorités du pouvoir territorial des Comores.]
Je le répète : le 13 octobre 1969, les méthodes de ces femmes Sorodas contre Ahmed Soilihi étaient d’une brutalité inouïe.
L’Histoire des Comores pendant cette période trouble qui conduira à la rupture mérite d’être abordée en toute objectivité.
Car l’histoire de Mayotte n’est pas seulement celle des Sorodas, celle des Serrez-la-main en fait partie, l’ignorer volontairement c’ est faire le lit de la propagande mais aucunement pas écrire l’histoire.
Pour témoigner du climat de l’époque voici ci-dessous un extrait du témoignage d’un des fondateurs du mouvement Serrez-la-main , Said Toumbou:
» MPM exécrait qu’on puisse parler à MAYOTTE de collaboration avec les COMORES. Il n’y avait pas de démocratie sur place. Un Serrez-la-main était considéré comme un traître alors n’importe quel membre du MPM avait le droit de le piller, l’insulter en public ou le tabasser carrément. Aucun parti opposant n’était toléré. Ceux qui avaient des idées contraires aux tenants du pouvoir devaient vite se cantonner dans le silence car le chantage et l’intimidation étaient les arguments favoris des sorodas« . Extrait du site Malango.
Par Kays Soilihi, historien et activiste comorien.
Lire l’article en question https://la1ere.francetvinfo.fr/mayotte/celui-qui-se-mettait-en-travers-de-notre-chemin-on-le-chatouillait-jusqu-a-le-faire-tomber-des-chatouilleuses-racontent-leur-combat-1336040.html
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Al Comorya 
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