Mdru tsi mdru, Mhadju tsi Mhadju. Le Directeur de l’ORTC Abbas Mhadjou et la journaliste Binti Mhadjou, portent le même nom mais pas la même vision.

Abbas Mhadjou a été nommé en septembre 2021 à la tête de l’ORTC. Cinq mois après, en mars 2022, dû à des mésententes, Binti Mhadjou a démissionné du poste de rédactrice en chef qu’elle occupait pour devenir simple journaliste.
Mais cela ne semble pas suffire au DG qui continue son acharnement contre elle. Pour couronner le tout. Il a décidé de l’affecter à Anjouan, dans ce qui s’apparente à un licenciement déguisé.
Comme elle le souligne elle-même: « Aller travailler sur l’île d’Anjouan n’est pas une punition. La punition c’est lorsque ton employeur te dit qu’il va juste payer le billet d’avion mais le reste tu te débrouilles. Et ce, pour une durée indéterminée. C’est cruel. C’est de l’exploitation.« a-t-elle écrit.
Depuis son arrivée à la direction, Abbas Mhadjou s’est mis à dos une partie du personnel de l’ORTC . En mars, il avait décidé une réduction de salaire que l’inspection du travail a jugé illégale et contraire au code du travail. Il a également licencié plusieurs employés depuis sa prise de fonction.
Le fait que Abbas Mhadjou pense qu’affecter un journaliste à Anjouan est une punition, en dit long sur ce qu’il pense des anjouanais.
Un petit rappel est nécessaire. En 2008, au plus fort de la crise politique autour de conflit de compétences entre l’exécutif de l’île autonome de Ngazidja et le gouvernement central dirigé par Sambi, Abbas Mhadjou était le tonitruant ministre de l’intérieur de Ngazidja. Il s’était fait connaître à l’époque, par ses déclarations à l’emporte-pièce contre les anjouanais.
En décembre 2008, il avait déclaré sur le plateau de Djabal TV, qu’il souhaitait mettre en place des cartes de séjour pour les anjouanais vivant à Moroni. Des propos absurdes, qui avaient fait scandale, mais malheureusement notre peuple a la mémoire courte.
Il s’était alors lancé dans des diatribes anti-anjouanais et des déclarations considérées comme des incitations à la haine. Lorsqu’il a été convoqué à la gendarmerie par le commandant Djambae, il a refusé de s’y rendre et avait déclaré qu’il est « prêt à défendre les Wangazidja et leurs droits quel que soit le prix » ou encore » le sang d’un mgazidja vaut très cher« .
Une telle personne dans un état de droit aurait été condamnée par la justice et interdite d’occuper des postes publics, mais nous sommes aux Comores.
C’est à ce séparatiste patenté qu’a été confiée la radio et la télévision d’Etat, supposées être des vecteurs de cohésion et d’unité nationales. Vous comprendrez mieux pourquoi pour lui, Anjouan semble être un bagne où il envoie ses employés récalcitrants.
Il est un rallié de la dernière heure à Azali. Spécialiste de la transhumance politique, Abbas Mhadjou, mange à tous les râteliers.
Il était ministre d’Abdouloihabi, lorsque celui-ci a quitté le pouvoir, il l’a abandonné pour devenir conseiller de Mouigni Baraka a Mrodju. Lorsque le mandat de ce dernier fut fini, il est devenu un fervent soutien d’ Azali Assoumani.
Il est fort à parier que si un autre arrive au pouvoir, il tournera le dos à Azali pour suivre le nouveau venu.
Si l’ORTC perd Binti Mhadjou, ils auront laissé filé une brillante professionnelle. Ah si seulement elle pouvait accepter de nous rejoindre sur notre modeste média AlComorya.
Mohamed Moussa AlComorya
Catégories :Infos & actu, Siasa
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