ÉDITORIAL | Voici comment Azali joue avec l’opposition, avant chaque sommet international depuis 2017.

Il n’y a de la part d’Azali aucune volonté sincère de dialogue. Le statu quo lui convient parfaitement car il détient un pouvoir absolu.
Il prend un malin plaisir à redorer son blason avant chaque grand rendez-vous mondial auquel il doit se rendre.
Azali a reconnu récemment dans Jeune Afrique qu’il souffre d’une image de dictateur à l’étranger. Il doit donc polisser son image avant de prendre la parole sur la scène internationale.
Et quoi de mieux que de berner une opposition qui tombe toujours dans le panneau en lui proposant un semblant de dialogue.
En Janvier 2017, Azali participe au 27e sommet France-Afrique au Mali et à la 28e session ordinaire des Chefs d’Etat de l’Union Africaine à Addis Abeba.
Avant de s’y rendre, il a rencontré à Beit Salam, l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi accompagné d’une forte délégation de l’opposition dont faisaient partie Mouigni Baraka et Moustoifa Said Cheikh.
Le principal sujet abordé était la loi sur les partis politiques. Malgré que Moustoifa ait répondu positivement au dialogue avec Azali, l’année suivante, il sera malmené par les forces de l’ordre et jeté en prison comme un vulgaire délinquant.
En 2018, Azali s’apprête à s’envoler pour le Sommet de l’Union Africaine du 30 janvier. Avant cela, le 15 janvier, il reçoit à Beit Salam, Ahmed El Barwane Secrétaire Général du parti Juwa.
Au menu des discussions la situation politique du pays et le refus de Juwa de participer aux Assises Nationales prévues en février de la même année.
Barwane a accepté de dialoguer avec Azali. En récompense, en juin de la même année il a été arrêté et emprisonné.
Le 27 septembre 2018, Azali prend part à la 73e session de l’Assemblée générale de l’ONU. Avant de partir, le 18 septembre, il reçoit à Beit Salam, Mohamed Ali Soilihi, Mouigni Baraka et le gouverneur d’Anjouan Abdou Salami.
Un dialogue est entamé sous l’égide de l’émissaire de l’UA l’actuel ministre des affaires étrangères de l’Algérie, Ramtane Lamamra.
Le Gouverneur Salami a répondu présent à l’invitation au dialogue d’Azali. Pourtant un mois après, en octobre il a été placé en détention, jusqu’à aujourd’hui il n’a toujours pas retrouvé sa liberté.
Mamadou s’est rendu à Beit Salam pour dialoguer, 2 mois après en décembre, il est placé en résidence surveillée.
Septembre 2021, à l’approche de la 76e Assemblée Générale de l’ONU, Azali fait venir une délégation de l’UA pour entamer les discussions avec l’opposition autour du dialogue national inter comorien. Mouigni Baraka et tous les opposants sont reçus par le Commissaire Paix et Sécurité de l’UA. Le dialogue national s’est tenu sans opposition et aucune avancée n’en a résulté.
Dernier acte de cette comédie. Septembre 2022, Azali se prépare à quitter le pays pour se rendre à l’ONU à New York, il reçoit hier, Mouigni Baraka, président du CNT, qui sans réfléchir plonge la tête baissée dans le piège tendu à l’opposition comorienne quasiment chaque année.
Beaucoup de militants sincères de l’opposition, surtout dans la diaspora, étaient fâchés contre moi, il y a quelques années lorsque je les mettais en garde, les suppliant de ne pas se mélanger avec ce que je qualifiais d’ « Opposition la plus bête au monde » je leur conseillais de créer un mouvement distinct qui rompt avec la vielle garde.
On m’a traité de tous les noms et accusé de complaisance, parce que je critiquais l’opposition. Pourtant vous avez la preuve sous les yeux que ce n’est pas Azali qui est fort c’est l’opposition qui est faible et assez bête pour tomber tous les ans depuis 2017 dans le même piège.
Si une nouvelle opposition de rupture n’émerge pas. Azali régnera sans crainte et n’aura que pour seuls adversaires, sa propre incompétence et l’amateurisme de son gouvernement, qui risquent de pousser le peuple à la révolte.
Mohamed Moussa AlComorya
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