Mouigni Baraka Said Soilihi, Président du Conseil National de la Transition et principal opposant du pays, a répondu à l’invitation d’Azali Assoumani, à une rencontre au palais présidentiel de Beit Salam, ce samedi 10 septembre 2022.

C’est dans une ambiance de franche camaraderie avec des grands sourires et des tapes sur l’épaule que les deux hommes se sont salués, le tout ponctué d’éclats de rires.
Le locataire des lieux ne pouvait rêver mieux pour discréditer définitivement ses adversaires politiques de l’opposition. Alors qu’il s’apprête à s’envoler pour New York pour assister à la 77e session de l’Assemblée Générale des Nations-Unis qui se tient le 13 septembre.
Il pourra se targuer d’être un homme de dialogue, un démocrate qui tend la main à l’opposition. Comment après tant de convivialité, Mouigni Baraka va-t-il expliquer à la communauté internationale que nous vivons sous la botte d’un dictateur réprimant les libertés publiques et individuelles?
C’est devenu une habitude pour Azali de duper l’opposition à l’approche des grands rendez-vous internationaux. Avant de se rendre au sommet des Chefs d’Etat de l’Union Africaine en Janvier 2018, il a fixé la date des assises nationales en février de la même année.
L’année dernière à la même période en septembre 2021, il avait fait venir une délégation de l’UA pour entamer les discussions avec l’opposition autour du dialogue national.
Ce qui lui a permis de l’évoquer dans son discours à la tribune de l’ONU quelques jours après: « Je tiens ici, à remercier la mission de l’Union Africaine, conduite par le Commissaire Paix et Sécurité qui vient d’achever son séjour en Union des Comores et qui, durant une semaine, a pu rencontrer toutes les parties prenantes à ce dialogue, écouter tout le monde, apprécier les positions des uns et des autres et émettre ses recommandations »
Mouigni Baraka servira donc une nouvelle fois de caution morale au caractère démocratique et d’ouverture du régime Azali, lors de la prochaine session de l’ONU.
Une expression dit : « Trompe-moi une fois, honte à toi. Trompe-moi deux fois, honte à moi ».
Certains s’offusquent lorsque l’on pointe du doigt la nullité de l’opposition comorienne, mais comment une personne intelligente peut prendre au sérieux, ces gens là?
Le patron du CNT justifie sa présence par l’urgence de la crise actuelle. Il affirme qu’à l’issue de la rencontre, ils se sont mis d’accord pour établir un cadre de dialogue permanent.
C’est à ne rien y comprendre. C’est bien le même Mouigni Baraka qui a rejeté la participation aux assises et au dialogue national intercomorien car il ne faisait pas confiance à Azali, qui aujourd’hui, nous dit qu’il est pour des discussions sans préalables avec le Pouvoir. Est-ce l’œuvre de l’habile Hamada Madi Boléro?
Nous avions déjà souligné dans un précédent article l’ambiguïté de Mouigni Baraka, ce dernier rebondissement n’est qu’une confirmation. Bien qu’il nie avoir évoqué les élections de 2024, le Conseiller et porte-parole de la présidence Mohamed Ismaila a lui confirmé que ce cadre de concertation, une fois mis en place, aura pour objectif également de préparer les échéances électorales de 2024 et 2025 a-t-il précisé.
Rappelons qu’un cadre de son parti avait affirmé lors d’une conférence de presse que le RDC se préparait à participer à la présidentielle de 2024, avant d’être démenti face au tollé suscité.
Souvenons nous également que tous les cadors de la formation politique de Mouigni Baraka ont participé au Dialogue National que lui-même faisait mine de rejeter. Désormais les masques tombent.
Le plus malaisant dans tout ce cirque d’un mauvais goût et qu’ils n’ont même pas pris la peine, d’inviter un seul anjouanais dans ces pourparlers entre wangazidja, puisqu’en 2024, comme en 2019, comme en 2016, pour la troisième fois consécutive seuls les originaires de Ngazidja pourront candidater à la présidentielle. Reléguant les anjouanais et les moheliens en simples spectateurs électeurs.
Tous ces petits arrangements entre amis sont autant de coups de boutoir contre la cohésion et l’unité nationale. Il faut être aveugle pour ne pas le voir.
D’ailleurs à la sortie Mouigni Baraka n’a pas évoqué la moindre proposition de sortie de crise pour mettre fin aux pénuries alimentaires, pourtant il a affirmé que c’est celle-ci qui justifiait sa présence.
Mohamed Moussa AlComorya
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