Édito: Beit Salam tirera-t-il leçon du Sri Lanka? | Al Comorya

Le Président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa a pris la fuite à l’étranger, après que des manifestants contre la vie chère aient pris d’assaut le palais présidentiel.

Cet événement historique devrait faire cogiter les autorités comoriennes. D’autant plus que les similitudes sont nombreuses entre le régime qui vient de tomber au Sri Lanka et celui qui dirige actuellement les Comores.

Le Président Rajapaksa gouvernait en famille. Il avait nommé son frère Mahinda comme Premier Ministre. Ce dernier a déjà dirigé le pays de 2005 à 2015. Après avoir quitté le pouvoir pacifiquement pendant 5 ans, le clan a repris les rênes du pays par les urnes en 2019. Cela vous rappelle quelqu’un?

Au lieu de s’atteler à redresser l’économie, le régime a concentré tous ses efforts sur la répression de leurs adversaires politiques. Résultat, pénuries d’hydrocarbures et de produits alimentaires, coupures d’électricité, hausse des prix.

Lorsque la population voulait manifester contre la crise économique, les forces de l’ordre réprimaient dans la violence toute contestation.

Le Chef d’Etat qui vient d’être renversé est un ancien Lieutenant-Colonel (tiens donc ça me rappelle quelqu’un). Il a mené le pays dans une dérive autoritaire au point qu’il était surnommé « terminator ».

Journalistes et opposants emprisonnés, liberté de manifester inexistante, il y a trois mois en avril, Amnesty international dénonçait la politique liberticide du gouvernement Sri Lankais:

Les autorités sri-lankaises doivent s’abstenir d’arrêter des personnes pour avoir exercé leur droit de manifester pacifiquement. Amnesty International est très préoccupée par les violations des droits humains actuellement commises au Sri Lanka, les autorités recourant illégalement à la force et à des restrictions à la liberté de mouvement pour tenter de réprimer la contestation ».

Cette déclaration aurait pu tout aussi bien s’appliquer à la situation actuelle aux Comores.

Rajapaksa et son pouvoir clanique se sentaient puissants et croyaient que rien ne pouvait leur arriver. Mais comme disait Mitterand « un dictateur n’a de concurrent à sa taille, tant que le peuple ne relève pas le défi. »

Le peuple au départ ne demandait pas sa démission, il protestait juste contre la cherté de la vie. Mais même cela, il n’en avait pas le droit.

Au final, ce même peuple en a eu marre, il a chassé « terminator » du pays et s’est retrouvé à se baigner dans la piscine de la présidence.

Ce matin à Moroni, un citoyen nommé Désiré a voulu manifester seul pancarte à la main, contre la mauvaise gestion des sociétés d’état. Même cela il n’a pas eu le droit de le faire. Les gendarmes lui ont arraché la pancarte des mains.

Le locataire de Beit Salam devrait regarder de plus près ce qui s’est passé au Sri Lanka et en tirer leçon.

Il est urgent de rétablir la liberté, la démocratie, la bonne gouvernance et l’Etat de droit avant qu’il ne soit trop tard et que la nation plonge dans un chaos dont nous serons tous perdants.

On dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Kennedy disait « Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible, rendent une révolution violente inévitable. » Et ce n’est pas ce que nous souhaitons pour notre pays, Comprendra qui pourra.

Mohamed Moussa AlComorya



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