
L’ancien Président Ahmed Abdallah Sambi souffre d’une rage dentaire. Sa vie est devenue un calvaire. Nous connaissons tous cette douleur, alors imaginez là dans des conditions carcérales.
Son avocat Maître Ahamada Mahamoud, nous a confirmé ce matin, qu’il a effectué une demande pour que son client puisse avoir droit aux soins médicaux appropriés.
Le juge d’instruction a donné son autorisation, mais chose étonnante, le Procureur de la République de Moroni, Ali Mohamed Djounaid s’oppose à cette décision, il a émis un avis défavorable et a fait appel.
Nous ne sommes plus dans une affaire judiciaire mais de l’acharnement pure et simple.
On aurait pu comprendre une réticence si Sambi voulait se rendre à l’étranger. Mais qu’un ancien Président de la République ne puisse pas aller se soigner les dents, même dans son pays.
C’est tout simplement un comportement inhumain, de la méchanceté gratuite qui dépasse l’entendement.
Certains pourraient minimiser cela en disant que ce n’est qu’une rage de dent. Pourtant les médecins ont établi un lien entre les maladies de la bouche et le risque de crise cardiaque.
Une carie non soignée ou une gencive malade peuvent créer une endocardite, une inflammation de la paroi qui tapisse le cœur. Cette maladie est potentiellement mortelle.
D’autant plus qu’il souffre d’autres pathologies. Ce n’est donc pas une exagération que de dire qu’Ahmed Abdallah Sambi est en danger de mort.
Les anciens hauts dignitaires qui sont inculpés dans l’affaire de la citoyenneté économique, de Ikililou Dhoinine à Mohamed Ali Soilih en passant par Nourdine Bourhane, ont tous bénéficié d’un allègement de leur contrôle judiciaire.
Rien ne peut donc justifier que l’on prive un citoyen comorien, d’autant plus un ancien Chef de l’Etat du droit à pouvoir se soigner.
Le cas Sambi est une honte pour le système judiciaire comorien. Cela fait cinq ans qu’il est emprisonné sans un procès toujours renvoyé aux calendes grecques.
Le Procureur Ali Mohamed Djounaid cherche t-il a prouvé sa fidélité à l’exécutif en se montrant cruel et sans pitié?
Azali Assoumani en tant que premier magistrat du pays porte l’entière responsabilité du dysfonctionnement de la justice.
Là où ses homologues présidents africains se distinguent par la courtoisie républicaine envers leurs adversaires politiques, Azali a décidé d’humilier et torturer indirectement un de ses prédécesseurs, au mépris des égards dus à son rang d’ancien Chef d’Etat.
Pour paraphraser la chanson de djaliko « sirikali mbi dja manyo ya hurwa. » Que la politique ne nous fasse pas perdre nos valeurs humanistes et musulmanes. Il est temps de se ressaisir.
Mohamed Moussa AlComorya
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