L’État doit baisser ou suspendre les taxes sur les carburants | Al Comorya

Le 30 mai 2022, le gouvernement comorien a annoncé que l’essence passerait de 600 à 750 fc le litre, le gazole de 450 à 650 fc, le pétrole lampant de 250 à 350.

Comme il fallait s’y attendre, cette hausse des prix a été suivie d’une réaction en chaîne et des lourdes conséquences sur l’économie et le portefeuille des comoriens.

Les transporteurs ont déjà répercuté cette augmentation sur leurs tarifs. Des bruits, non encore confirmés, font état d’une hausse du prix du kilowattheure chez Sonelec, la société nationale d’électricité qui est la plus grande consommatrice d’hydrocarbures du pays.

A force d’entendre le gouvernement répéter que cette flambée est la conséquence de la conjoncture économique mondiale et que personne n’y peut rien, beaucoup ont fini par s’y résoudre et l’accepter comme une fatalité. Pourtant, des solutions existent.

La Société Comorienne des Hydrocarbures rapporte gros à l’Etat. Grâce à la taxe sur les sociétés et la TIPP, taxes intérieures sur les produits pétroliers, la SCH est devenue la première contributrice au budget national.

Les taux de la TIPP sont de 230 fc le litre d’essence et 115 le litre de Gasoil.

En 2017, la SCH avait versé 14 milliards dans les comptes de l’Etat. En 2020 elle a rapporté 10 milliards.

Les explications sur de cette baisse restent obscures, pour ne pas employer d’autres termes.

Pour être honnête, la gestion opaque qui entoure la Taxe Unique, ne date pas de ce régime.

En juillet 2011, une passe d’armes avait eu lieu entre le Président Ikililou Dhoinine et le Directeur de la SCH, Ahmed Abdallah Salim, car ce dernier disait avoir versé 2 milliards sur les 4 milliards de la taxe unique attendus, en 2010, ce qu’a réfuté publiquement Ikililou et Mamadou, qui ont affirmé qu’en tant que ministres des Finances, ils n’avaient jamais reçu cette taxe de la part du DG qui se sentait intouchable sous Sambi.

Jusqu’à présent, aucune enquête n’a été ouverte pour savoir où sont passés ces milliards.

Ce rappel historique est nécessaire, pour comprendre pourquoi il est possible de suspendre temporairement la taxe intérieure sur les produits pétroliers, pour alléger le fardeau du consommateur comorien.

Si le manque à gagner serait trop élevé, il y a toujours l’option d’une diminution de la TIPP.

Au lieu de prendre 230 fc par litre d’essence, l’Etat peut se contenter de 130, ce qui réduirait le prix du litre de 750 à 650. Nous aurions alors une hausse de seulement 50 fc plutôt que 150.

Le gouvernement ne peut exiger des sacrifices de la part du peuple, si lui-même n’est pas prêt à en faire. Les autorités doivent réduire leur train de vie.

Autre solution, l’instauration d’une taxe flottante, qui varierait selon le cours du pétrole. La TIPP baisserait lorsque le prix du baril augmenterait et à l’inverse elle serait rehaussée lorsqu’il serait en baisse.

Car la chose qui reste incompréhensible pour le consommateur, est pourquoi lorsque le prix du brut est en hausse au niveau mondial on le ressent à la pompe mais lorsqu’il est en baisse, le prix du carburant aux Comores reste inchangé.

Le pouvoir en place n’a de cesse de répéter qu’il est critiqué mais qu’aucune solution alternative n’est proposée.

La suspension temporaire ou la diminution de la TIPP est une proposition concrète. Tombera t-elle dans l’oreille d’un sourd?

Quelqu’un doit se serrer la ceinture, le gouvernement veut que ce soient Hamada et Houmadi. Nous suggérons que ce soit la classe dirigeante, qui doit rogner sur ses dépenses et son budget de fonctionnement.

Mohamed Moussa AlComorya



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