
« Les prix vont augmenter, préparez vous au choc. » avait averti le porte-parole du gouvernement Houmed Msaidie lors du compte rendu du Conseil des Ministres du 24 Mai 2022.
Il expliquait cette hausse par la conjoncture économique mondiale et la guerre en Ukraine.
Bien qu’il ait évoqué une concertation avec les banques et les importateurs, il semble que les autorités n’ont pas de plan pour atténuer les répercussions sur le consommateur comorien à l’instar des gouvernements d’autres pays comme à L’île Maurice ou même dans les outre-mers françaises avec le blocage des prix des produits de première nécessité sur l’île de la Réunion.
Si l’un des pays les plus riches au monde le fait, à plus forte raison un pays pauvre comme le nôtre.
Mais le gouvernement comorien semble vouloir accompagner cette hausse avec un sentiment d’impuissance.
Pourtant il peut se serrer la ceinture, réduire son train de vie, baisser les taxes douanières sur les produits de première nécessité, en échange de quoi les importateurs et revendeurs s’engagent à ne pas augmenter les prix à la vente.
A chaque nouvelle Loi de Finances, des modifications sont apportées sur certains tarifs douaniers.
Prenons un exemple concret. Si votre canette de sparberry et crème soda a augmenté dans certains petits duka de quartier, Poutine et Zelensky, n’y sont pour rien.
C’est surement dû à la hausse de la taxe sur les boissons sucrées qui est passée de 25 à 35 fc par litre, dans le Budget national 2021.
L’importateur est obligé de payer 250 fc par cageot, soit 250 000 fc pour mille cageots, une somme à n’en point douter qu’il répercutera sur le prix de vente.
La taxe sur l’eau minérale est passée de 25,5 à 35% de la valeur CAF (Coût, assurance, fret). Le fer à béton de 14,5 à 20,5 %. La guerre dans le Donbas a parfois bon dos.
Si le gouvernement décide que sa priorité est de préserver le pouvoir d’achat des comoriens, il peut réduire, voire même supprimer les taxes sur certains produits tels que le riz, le sucre, l’essence… Il y aura certes un manque à gagner dans le budget, qu’il peut composer en augmentant les tarifs douaniers sur des produits non essentiels tels que l’alcool, les SUV… Il peut aussi réduire son budget de fonctionnement, moins de voyages, moins de per diem, de séminaires, cérémonies en tout genre.
Quelqu’un doit se serrer la ceinture, reste à savoir si ce sont les petits gens, les citoyens lambdas ou ce sont les importateurs, revendeurs qui doivent réduire leurs marges et les mabahabako de l’administration dans leurs bureaux climatisés et 4×4 de luxe, qui doivent faire un effort en temps de crise.
Tout est une question de priorité.
Mohamed Moussa AlComorya
Catégories :Eco & Finances, Edito & Opinions, Infos & actu, Siasa
Votre commentaire