
Va-elle devenir la nouvelle représentante de l’île au lagon, dans l’hémicycle du Palais Bourbon?
En tout cas, c’est ce qu’ambitionne Yasmina Aouny, candidate aux élections législatives de juin 2022, dans la première circonscription de Mayotte.
Elle défend les couleurs de la NUPES ( Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale) de Jean-Luc Mélenchon et celles du parti historique mahorais MDM.
Très impliquée dans les luttes sociales, elle justifie son engagement en politique par le fait qu’après des années de militantisme dans le milieu associatif, elle a constaté que seuls les élus peuvent faire bouger les choses.
Avant même de faire ses premiers pas en politique, elle bénéficie d’un fief, d’un bastion, dans sa localité du nord de Mayotte, où elle est présidente d’un club de football « les abeilles » de Mtsamboro.
Pour se faire élire, elle devra croiser le fer avec, entre autres, deux femmes candidates connues, la sortante Ramlati Ali, députée du parti d’Emmanuel Macron LREM et la trublionne Estelle Youssoufa, candidate sans étiquette.
Là où Yasmina Aouny se présente comme une alternative au statu quo, Ramlati Ali, très soutenue en petite terre, part cette fois, avec l’inconvénient de devoir défendre son bilan et celui d’un président très impopulaire sur l’île. Autre handicap, Mohamed Moindjie un autre macroniste est en lice.
Le parti LR fait face également à des dissensions puisque Elad Chakrina est candidat malgré que son parti ait désigné Issihaka Abdillah comme porte étendard.
Ces divisions pourraient s’avérer profitables pour la candidate NUPES.
Quant à Estelle Youssouffa, elle souffre d’une absence d’ancrage territorial. Ayant vécu une grande partie de sa vie loin de Mayotte, elle ne maîtrise pas les langues locales, a besoin de traducteur pour se faire comprendre des électeurs.
Pour pallier ce déficit de crédibilité l’ancienne journaliste ne sort plus que vêtue en salouva, pour faire plus « roots » et accentue la réthorique xénophobe qui ne se limite plus qu’aux comoriens, puisqu’elle s’en est pris à l’entrepreneur réunionnais Narayanin, sur ses origines.
Yasmina Aouny a axé sa campagne sur les problématiques sociales, telles que la hausse du smic, les retraites, le blocage des prix, dans la lignée de l’Union de la Gauche au niveau national et qui ont une résonance sur une île en manque d’un véritable plan de rattrapage.
Mais elle n’en demeure pas moins, une « Chatouilleuse », qui est, d’ailleurs, le titre d’un de ces romans. Elle revendique le droit des mahorais à vivre en sécurité et défend farouchement les intérêts de Mayotte, sans tomber dans la xénophobie d’une Estelle Youssoufa, ni dans la mollesse face à Paris, d’une Ramlati Ali.
Elle pourra s’appuyer sur le bon score réalisé par Mélenchon au premier tour de la présidentielle, arrivé deuxième à Mayotte et l’implantation historique du MDM.
Qu’elle remporte ou pas l’élection, il est fort à parier que Yasmina Aouny jouera désormais un rôle important dans la vie politique de l’île hippocampe.
Mohamed Moussa AlComorya
Catégories :Edito & Opinions, Infos & actu, Siasa
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