Cela fait une semaine que les enseignants comoriens ont lancé un mouvement social, avec pour principale revendication une hausse de leurs salaires de misère.
L’intersyndical des agents de l’Education Nationale, reste ferme. Les écoles resteront closes sur tout l’étendu du territoire, tant que le gouvernement ne répondra pas favorablement à leur demande d’une nouvelle grille indiciaire.
Le corps enseignant se sent lésé, étant donné qu’une revalorisation des salaires dans certains secteurs de la fonction publique a eu lieu, suite à leur grève en 2008, sans qu’elle ne leur soit appliqué, eux qui étaient à l’origine de la mobilisation.
Des salaires de 60 000 francs comoriens, pour les plus chanceux, seulement 37 000 fr pour les plus bas, telle est la dure réalité à laquelle font face les enseignants.
Les grévistes réclament une revalorisation salariale pour atteindre les 90 000 francs, rappelant que la grille indiciaire sur laquelle les autorités se basent, date des années 60, de l’époque coloniale et ne prend pas en compte le coût de la vie en 2022.
Cette mobilisation tombe à l’approche de la fin de l’année scolaire et des examens, et risque d’affecter les élèves des classes sociales les plus défavorisées qui fréquentent les bancs des écoles publiques.
Les plus nantis qui envoient leurs enfants dans des écoles privées se sont à peine aperçu qu’il y avait une grève nationale.
Le gouvernement fait la sourde oreille et semble ne pas vouloir entendre parler d’une hausse qu’il juge budgétivore.
Mais si l’on y regarde de plus près, on se rend compte que tout est une question de volonté.
En 2008, les recettes intérieures étaient de 23,4 milliards et la masse salariale était de 15,7 milliards (67% des recettes).
Dans la loi de finances de 2022, les recettes internes sont évaluées à 52 milliards et la masse salariale à 29 milliards (55% des recettes).
Le gouvernement a donc une marge de manœuvre pouvant permettre une hausse des salaires, sans creuser le déficit budgétaire, encore faut-il qu’il le veuille.
Lors d’un discours à Anjouan, le Chef de l’Etat Azali Assoumani a lancé un message aux enseignants en grève, en leur disant que les élèves pénalisés sont leurs propres enfants et non les siens.
Des propos que beaucoup interprètent comme une manière de dire qu’il n’a rien à perdre, ses enfants n’étant pas touchés par cette grève. Tant pis pour les pauvres.
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