
Le Directeur Général des aéroports des Comores Yasser Ali Assoumani et l’ancien receveur de la douane de Mustamudu, Faridi Abodo sont toujours entre les mains des enquêteurs, à l’heure où j’écris, dans le cadre de l’affaire sur le trafic de 49 kilos de lingots d’or démantelé la semaine dernière.
Ils attendent d’être présentés à un juge. Les trois trafiquants présumés, deux malgaches connus défavorablement des services de police dans leur pays et un comorien, auraient donné le nom du DG Yasser, comme étant un complice, dont ils graissaient la patte à chaque opération, à coups de dizaines de millions de francs, pour qu’il facilite leur entreprise criminelle, à l’aéroport.
Comme si l’affaire n’était pas assez grave ainsi, ce lundi 3 janvier, les services de sécurité ont découvert 1,2 kilo de drogue, dans un colis destiné à l’un des trois suspects.
Du côté de chez Faridi Abodo, un pactole de 85 000 euros en liquide, aurait été retrouvé. Une coquette somme qui laisse peu de doute quant à la nature illicite de l’origine de cet argent.
Tout laisse croire que nous sommes bien face à une véritable organisation criminelle internationale, qui sévissait depuis un moment, avec un sentiment d’impunité, dû au fait que certains acteurs ont des liens avec les autorités. Ils se sentaient protégés et intouchables.
D’un point de vue politique, cette affaire éclaboussera le sommet de l’Etat, à cause de la proximité entre Yasser Assoumani, Faridi Abodo et le président Azali.
Tout en rappelant que toutes les personnes accusées bénéficient de la présomption d’innocence. On voit mal comment le Directeur pourra garder son poste après de telles accusations.
Si cela devait être le cas, aux yeux de l’opinion publique, le pouvoir ne fera que confirmer les accusations de laxisme et de corruption qui sont fréquemment portées à son encontre.
Car la vraie question que nous devons tous nous poser et comment un réseau d’une telle ampleur a-t-il pu prospérer à l’insu des autorités comoriennes?
D’autres affaires de corruption et délinquance financière, impliquant d’autres autorités risquent d’éclater au fur et à mesure.
Reste à savoir si le sommet de l’Etat prendra la décision de sacrifier les proches mouillés dans ces magouilles, ou comme à l’accoutumée, le clan, la familia volera à la rescousse de ses protégés en difficulté, en essayant de noyer l’affaire?
Mohamed Moussa AlComorya
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