
Nour El Fath Azali, le fils du Chef de l’Etat comorien est parmi les personnalités citées par l’enquête, « Pandora Papers » du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ).
Ces révélations, qui concernent le monde entier, visent à dévoiler ceux qui dissimulent leurs richesses dans des paradis fiscaux.
Du Roi Abdallah de Jordanie au Président kenyan Uhuru Kenyatta en passant par le Premier Ministre ivoirien Patrick Achi, les pandora papers, mettent en lumière, les millions de dollars que les grands de ce monde cachent dans des sociétés offshores.
Selon ces journalistes enquêteurs, Nour El Fath possèderait une société aux Emirats Arabes Unis appelée OLIFANTS LTD qui reçoit des factures depuis qu’il a été nommé Conseiller privé de son président de père.
Celui que certains désignent comme potentiel héritier du trône politique de son père, est sorti de l’ombre en juillet 2019, lorsqu’il fut nommé Conseiller par décret présidentiel. Une façon d’officialiser un rôle qu’il jouait déjà officieusement.
Ces derniers temps, le discret jeune homme occupe de plus en plus le devant de la scène. En avril 2021, il a accordé un grand entretien à nos confrères de La Gazette des Comores. Il s’implique dans des œuvres de soutien à la jeunesse. Il a offert des panneaux de basketball aux jeunes d’Ikoni à Ngazidja et de Mutsamudu à Anjouan.
Nour El fath n’est pas juste un « fils à papa ». Il a un profil assez solide. Il est multilingue, parle français, anglais, arabe.
Il a commencé ses études au Maroc, avant d’obtenir un MBA « Master Of Business administration » en finance internationale à la Brandeis University du Massachusetts, aux États-Unis.
Il dispose d’une expérience professionnelle dans la gestion de projet. Il a travaillé à Boston aux Etats Unis dans une société de Consulting et d’assurance appelée Global Atlantic Partners (GAP) avec pour spécialités, l’audit interne et la lutte contre le blanchiment d’argent. Sur ce dernier point, on ne peut s’empêcher de relever l’ironie du sort quand on voit dans quelle affaire son nom apparaît.
Sa nomination comme Conseiller privé, avait suscité une levée de bouclier au sein de l’opposition. Il était légitime de remettre en cause ce choix qui revêt un aspect népotique à peine voilé.
Les partisans du pouvoir avaient mis en avant l’excellent CV, de Nour El Fath, et demandaient qu’il soit jugé sur ses compétences et non sur son patronyme.
Aujourd’hui à l’aune de ces révélations, on peut affirmer que cette nomination est un mélange des genres malsain.
Azali a -t-il nommé son fils pour pouvoir gracieusement le rémunérer et ainsi s’enrichir d’argent public via sa société secrète olifants Ltd, aux Emirats? Telle est la question que sous-entend cette enquête.
Si les Pandora Papers ne disent pas à combien se chiffrent les sommes reçues par cette société depuis que Fath est nommé Conseiller, on peut s’aventurer à dire que s’il s’agissait de sommes négligeables ou normales, l’affaire ne figurait pas dans une enquête mondiale de cette envergure.
C’est un coup dur porté au régime actuel, qui se prétend blanc comme neige et accuse sans cesse l’ancien Président Sambi d’être impliqué dans des detournements de fonds dans le cadre de la citoyenneté économique.
Pour l’instant, le nom de Sambi ni d’aucun autre dirigeant comorien, n’a jamais été cité dans des enquêtes internationales, contrairement à celui d’Azali Assoumani.
En effet, c’est la deuxième fois qu’une accusation similaire est portée à son encontre. La première fut celle de Thierry Vircoulon , un ancien haut fonctionnaire du ministère français des Affaires Etrangères et de la Commission Européenne, qui avait accusé Azali d’avoir 40 millions d’euros cachés sur des comptes à l’étranger.
Cette accusation avait été publiée sur le site officiel du Quai d’Orsay.
Si Azali Assoumani avait nié ces accusations, avec ces nouvelles révélations sur son fils, ça commence à faire beaucoup.
La transparence et la probité des autorités, sont les premiers critères que regardent les investisseurs sérieux avant de s’aventurer dans un pays. Autant dire que cette affaire ternit encore plus l’image des Comores.
A l’heure où j’écris ces lignes j’ai essayé de contacter des proches de Nour El Fath et de la présidence pour recueillir leur réaction ou démenti à ce sujet mais sans succès.
Le principal concerné serait bien inspiré de laver son nom avant que cette affaire ne lui colle à la peau pour le restant de sa carrière.
Mohamed Moussa AlComorya
Catégories :Eco & Finances, Infos & actu, Siasa
Bonjour, je ne suis pas du même avis sur votre conclusion, car dans votre texte comme beaucoup des accusations sur notre pays n’ont jamais de suivi pour prouver. A ma grande surprise, vous arrivez à dire comme moi sur l’innocence de l’ex-président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi , de son ex-vice
président Mohamed soilih . Comme dans le passé, il y a eu plusieurs dossiers de ce genre. Maintenant ma question . Ou est ce que on trouve cet argent ? Veillez nous expliquer comment Un conseiller, un ministre ou un président vole l’argent ? Merci beaucoup.
J’aimeJ’aime